Qui pourra aller skier et où, sans risque de quarantaine à son retour? Rien n’est encore décidé. (Photo: Shuttersdtock)

Qui pourra aller skier et où, sans risque de quarantaine à son retour? Rien n’est encore décidé. (Photo: Shuttersdtock)

Les vacances d’hiver: une période de brassage social qui fait peur aux autorités sanitaires européennes. Mais pas à toutes. Sur ce point aussi, les Européens sont divisés.

Autoriser les touristes à circuler pour les vacances d’hiver? Ouvrir les domaines skiables ? Fermer les hôtels et les remontées mécaniques? Les Européens qui aiment la montagne ne savent toujours pas sur quel pied danser, ni où ils pourront aller et dans quelles conditions. Les États membres de l’Union européenne ne parviennent en tout cas pas à coordonner leur politique.

D’un côté, les tenants d’une ligne dure comme l’Allemagne, la France et l’Italie, qui soit laisseront les stations fermées, soient en réduiront considérablement l’accès et l’utilisation. De l’autre, l’Autriche, qui a ouvert ses stations, et l’Espagne, qui va le faire.

Et deux voisins encombrants, la Suisse et le Liechtenstein, qui ne veulent absolument pas faire une croix sur la saison d’hiver.

Pas d’unanimité, pas de stratégie, mais des recommandations

La chancelière allemande Angela Merkel souhaitait une réponse coordonnée au niveau de l’Union européenne. Le sujet demandant l’unanimité, la Commission européenne a proposé une stratégie non contraignante baptisée «Rester à l’abri de la Covid-19 pendant l’hiver». Stratégie qui consiste en des recommandations sur la limitation des contacts sociaux et un renforcement du dépistage en attendant le déploiement de vaccins «sûrs et efficaces».

Pour la question précise des stations de ski, à chaque État de trouver une réponse au problème.


Lire aussi


Et les skieurs dans tout cela?

Ceux qui seront tentés de franchir une frontière pour aller skier en toute tranquillité risquent de la trouver fermée au retour.

Jean Castex, Premier ministre français, a annoncé que des contrôles aléatoires seraient menés aux frontières et que toute personne prise la main dans le sac à ski se verra imposer une quarantaine forcée de 7 jours.  Une mesure dissuasive que les autorités de Bavière ont déjà instaurée à la frontière avec l’Autriche. Ces contrôles risquent cependant d’être compliqués à mettre en œuvre, étant entendu que les stations de ski resteront ouvertes. Seules les remontées mécaniques sont fermées jusqu’en janvier. Les frontaliers ne seront pas non plus concernés par la mesure. 200.000 Français font la navette quotidiennement entre leur pays et la Confédération helvétique.

Décourager et éviter la concurrence

L’idée est de décourager les vacanciers pour . De nombreux foyers avaient d’ailleurs fait leur apparition dans les stations autrichiennes et suisses lors de la première vague.

La seconde raison de cette mesure est de ne pas mettre les professionnels de la montagne en France en position désavantageuse face à leurs voisins. Des voisins avec lesquels beaucoup de domaines skiables sont partagés. Une nouvelle vague de contestation venue des hauteurs pourrait encore affaiblir l’acceptation par la population de l’actuelle politique sanitaire.

Se pose la question des skieurs européens, ceux devant traverser un pays qui n’est pas celui de leur résidence pour aller s’adonner aux joies de la neige. Ils peuvent le faire au nom de la libre circulation des personnes. Risquent-ils de se faire contrôler au retour et d’être mis à l’isolement forcé? À ce niveau, chaque pays mènera aussi sa propre politique. La Belgique a par exemple annoncé des contrôles à ses frontières envers ses résidents qui auraient la mauvaise – mais pas interdite – idée de séjourner à l’étranger durant le congé de Noël.

Que feront tous les autres? Au Luxembourg, la question intéresse beaucoup ceux qui aimeraient profiter de la montagne dans quelques semaines.