La rencontre a été initiée par la Section des développeurs de la Chambre immobilière, représentée par Max Didier, son président, et Jean-Paul Scheuren, son porte-parole. (Photo: Céline Coubray)

La rencontre a été initiée par la Section des développeurs de la Chambre immobilière, représentée par Max Didier, son président, et Jean-Paul Scheuren, son porte-parole. (Photo: Céline Coubray)

Après le Mipim, la section des développeurs de la Chambre immobilière a invité les acteurs du secteur à une séance d’échanges sur les défis actuels de l’immobilier. Voici l’essentiel à retenir.

La première intervention était consacrée au bilan des 12 derniers mois et aux perspectives, à la fois à l’échelle européenne et luxembourgeoise. Sont intervenus  président de la Section développeur de la Chambre immobilière, et , porte-parole de la Secteur développeurs de la Chambre immobilière.

1. – L’atmosphère européenne reste réservée, mais avec des espoirs

De nombreux pays européens traversent une situation tendue dans le secteur immobilier, en raison de taux d’intérêt plus élevés qu’en 2020-2022 et d’un climat de prudence lié aux incertitudes géopolitiques. Il reste difficile de convaincre les investisseurs, même si la demande locative demeure soutenue. Certaines transactions se concluent encore à des niveaux élevés, signe que le marché conserve un certain potentiel.

La Commission européenne a reconnu la nécessité de revoir certaines normes afin de faciliter la création de logements abordables. Des groupes de travail, notamment avec Build Europe, ont été mis en place. L’annonce par la BEI d’un plan d’investissement de 10 milliards d’euros pour soutenir la construction de logements abordables est accueillie comme une bonne nouvelle.

2. – Les mesures gouvernementales aident, mais il reste encore des leviers d’action

Au Luxembourg, les aides gouvernementales soutiennent le secteur, mais leurs effets restent limités. La Chambre immobilière souligne sa bonne collaboration avec le gouvernement pour la mise en place de certaines mesures. Des pistes restent à explorer, comme l’instauration d’un prêt à taux zéro pour les primo-accédants, des aides pour les personnes morales souhaitant investir dans le logement, ou encore un meilleur soutien aux foyers d’une seule personne, afin de mieux refléter la réalité des occupations.

La réforme du Code civil sur les Vefa constitue le prochain grand chantier, avec l’objectif de rétablir la confiance entre acheteurs et promoteurs — un enjeu central dans cette crise. Il est également nécessaire de renforcer les partenariats public-privé (PPP) pour développer le logement locatif abordable, et d’harmoniser les conditions d’accès à ce type de logement entre promoteurs publics et privés. Enfin, la mise en place d’un système de crédit in fine fait partie des solutions envisagées.

Idriss Goossens, co-fondateur de LuxPropTech et Philippe Mancini, senior Business Consultant chez ai 5. (Photo: Céline Coubray)

Idriss Goossens, co-fondateur de LuxPropTech et Philippe Mancini, senior Business Consultant chez ai 5. (Photo: Céline Coubray)

 

La deuxième intervention était dédiée à l’impact de l’intelligence artificielle dans les métiers de l’immobilier, avec une intervention d’Idriss Goossens, co-fondateur de LuxPropTech, et de Philippe Mancini, senior Business Consultant chez ai 5.

3. – Le plus important: identifier les use cases où utiliser l’AI

De nombreuses tâches peuvent être facilitées par l’intelligence artificielle, notamment les tâches répétitives. Plusieurs cas d’usage pertinents pour le secteur immobilier ont été évoqués : génération de réponses à des appels d’offres, révision de contrats, ou encore réponse à des questions relatives aux plans d’urbanisme. Inowai utilise déjà l’IA pour rendre sa plateforme de recherche plus intuitive — par exemple, en permettant des recherches par rue ou en fournissant des informations sur la proximité des écoles ou des transports en commun. L’IA peut également intervenir après une visite, pour la constitution du dossier administratif, les relances, ou encore la gestion du suivi transactionnel. Elle offre aussi la possibilité d’organiser des visites virtuelles multilingues, une solution particulièrement adaptée à la dimension multiculturelle du Luxembourg.

4. – Data, data, data

L’intelligence artificielle ne peut être efficace que si elle est bien nourrie. Pour cela, il faut lui fournir des data adaptées au besoin. Les entreprises doivent donc s’astreindre à correctement identifier et répertorier les informations qui leur sont utiles, à bien les classer et à correctement les partager. Sans ce travail, certes fastidieux, mais essentiel, le résultat ne sera pas performant.

Bruno Renders, président du Conseil national de la construction durable (CNCD) et du Conseil pour le Développement Économique de la Construction (CDEC), et Julien L’Hoest, administrateur du bureau d’études Energie et Environnement. (Photo: Céline Coubray)

Bruno Renders, président du Conseil national de la construction durable (CNCD) et du Conseil pour le Développement Économique de la Construction (CDEC), et Julien L’Hoest, administrateur du bureau d’études Energie et Environnement. (Photo: Céline Coubray)

La troisième intervention était consacrée aux initiatives carbone et au contexte économique. Sont intervenus , président du Conseil national de la construction durable (CNCD) et du Conseil pour le Développement Économique de la Construction (CDEC), et Julien L’Hoest, administrateur du bureau d’études Energie et Environnement.

5. – La décarbonation comme approche holistique

La décarbonation n’est plus vue uniquement par le biais de la performance énergétique, mais de manière bien plus holistique, comprenant tout le cycle d’un bâtiment : de la conception, à la production, à l’usage et à la déconstruction. Il ne s’agit plus non plus d’améliorer la situation, mais de retirer complètement le carbone de l’équation. Pour cela, il faut encore travailler les outils permettant d’analyser les sources de carbone afin de les neutraliser.

6. – Des freins persistent, il faut les faire sauter

Il reste des freins administratifs à cette démarche et la règlementation doit être plus en phase avec ces objectifs. Il est important de rendre la sobriété attractive et de valoriser culturellement le réemploi.