«Nous sommes partis pour un marathon et ce n’est que le début.» n’est pas un flambeur. La tête sur les épaules, avec le soutien indéfectible des banques qui ont aidé à la création de Luxhub (BGL BNP Paribas, Spuerkeess, Post et Raiffeisen), le Young Talent of the Year 2012 continue à travailler pour faire de cet acteur, né au Luxembourg en avril 2018, non pas une référence européenne, mais la référence européenne de l’open banking.
L’annonce, ce matin, du partenariat avec les Suisses de Six Group est une étape majeure dans son développement. «Cela a commencé il y a six mois, en marge d’une conférence sur les fintech en Allemagne, j’ai enregistré un podcast. Les dirigeants de Six l’ont entendu et m’ont appelé», explique le Luxembourgeois.
Le géant suisse, ses 500 employés et 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, autrefois à la tête de Six Payment Services plus connue au Luxembourg, mais vendue à Worldline, va utiliser la technologie luxembourgeoise pour offrir à la Suisse, qui n’en a pas légalement l’obligation, de l’open banking.
Derrière ce mot barbare pour tous les non-initiés se cache la deuxième directive européenne sur les services de paiement, qui prévoit grossièrement que les banques soient capables de fournir des données sur leurs clients à d’autres acteurs, notamment des fintech. Mais comme chaque banque faisait sa petite cuisine dans son coin depuis des années, aucun standard ne permettait de réunir tout le monde sur un pied d’égalité, et c’est justement ce à quoi s’est attaquée la start-up luxembourgeoise.
Je dois être le seul CEO d’une start-up qui est plus jeune que ses employés! Et si je le dis, c’est pour souligner que nous avons réussi à attirer les bons talents au service de nos objectifs.
«Avec Luxhub, nous allons pouvoir accélérer notre offre, mais, encore plus important, tester et apprendre les uns des autres avec l’objectif d’apporter des innovations à nos clients», assure le directeur des services bancaires et membre du comité exécutif de Six Group, Marco Menotti.
«Ils vont évangéliser le marché suisse à l’open banking», ajoute Jacques Pütz avec gourmandise, lui qui aime rappeler qu’il a le soutien de ses actionnaires, qu’il a une stratégie à long terme et que la moyenne d’âge de son équipe de 30 personnes est de 41 ans. «Je dois être le seul CEO d’une start-up qui est plus jeune que ses employés! Et si je le dis, c’est pour souligner que nous avons réussi à attirer les bons talents au service de nos objectifs», là où d’autres lèvent parfois des centaines de millions d’euros sans que l’on ne sache jamais ce qu’ils font de cet argent…
«Je suis prudent, c’est dans mon caractère», ajoute le jeune quadragénaire. «Mais les banques ont compris que nous voulons travailler dans leur intérêt, leur offrir des outils qui leur permettent d’en profiter. Nous n’allons pas challenger les banques. C’est aussi ce que Six a compris.»
Mais il n’est pas peu fier de préciser que «le partenariat stratégique avec Six Group est une preuve claire de la valeur accordée à nos exceptionnels standards de technologie et à l’équipe qui en est à l’origine.»