Deux Luxembourgeois, Claude Hoeltgen (Virtamed) et Romain Seil (CHL), autour d’une technologie révolutionnaire de réalité mixte pour préparer les chirurgiens aux opérations du ménisque. (Photo: Virtamed)

Deux Luxembourgeois, Claude Hoeltgen (Virtamed) et Romain Seil (CHL), autour d’une technologie révolutionnaire de réalité mixte pour préparer les chirurgiens aux opérations du ménisque. (Photo: Virtamed)

Comment préparer les chirurgiens à une opération du ménisque? Avec un simulateur, développé par la start-up suisse Virtamed, pour le professeur Romain Seil, du Centre hospitalier de Luxembourg. Avec l’aide d’un jeune Luxembourgeois, Claude Hoeltgen, le projet vient d’avoir une subvention de 500.000 euros.

Quand un Luxembourgeois rencontre un Luxembourgeois, qu’est-ce qu’ils se racontent? Des histoires de genou. Ou plutôt de prothèse de genou. Le premier, le professeur Romain Seil, du Centre hospitalier de Luxembourg, voudrait bien avoir une prothèse de genou pour entraîner les chirurgiens du CHL aux opérations du ménisque. Le second, Claude Hoeltgen, est arrivé dans la start-up suisse Virtamed en 2016 après des études d’ingénieur chimiste à Zurich, la tête pleine d’idées de business, pour y apprendre à les mener à bon port.

Quatre ans plus tard, le jeune Luxembourgeois est resté dans la start-up, spécialisée dans la conception et la fabrication de ces prothèses, l’équivalent pour les chirurgiens des simulateurs de vol pour les pilotes d’avion.

«Normalement, nos développements sont financés par des géants medtech. Mais il arrive que des médecins aient des besoins spécifiques et une idée, et je suis là pour les aider à voir comment financer le développement de leur idée», explique le senior market development manager de , originaire de Noerdange.

Cette semaine, les deux partenaires du projet ont appris, non sans satisfaction, qu’ils avaient été retenus pour une subvention de 500.000 euros du programme Eurostars, cofinancé par les budgets nationaux des pays (Eureka) et par l’Union européenne à travers Horizon 2020, au milieu de 560 candidatures de 36 pays.

Moins de 10% de réparations du ménisque

«Les opportunités de formation pratique qui répondent aux niveaux actuellement élevés de spécialisation nécessaires en chirurgie orthopédique sont limitées et coûteuses», commente le professeur Seil. «Il faut une formation approfondie pour maîtriser les techniques chirurgicales requises pour les procédures avancées de réparation méniscale, qui n’ont été développées que ces dernières années. Pour permettre une réparation sécurisée et de faibles taux de complications, il est crucial de fournir des simulateurs de formation pour pratiquer en toute sécurité et sans nuire aux patients. La prochaine génération de chirurgiens utilisera certainement la formation par simulation en réalité mixte de manière systématique dans sa formation, et nous considérons Virtamed comme le partenaire de choix pour y parvenir.»

Car c’est le propre de la technologie développée par la start-up – qui a 12 ans et réalise un chiffre d’affaires annuel de 20 millions d’euros. Outre la prothèse elle-même, elle a développé une solution de réalité virtuelle sans lunettes qui permet aux chirurgiens d’apprendre les bons gestes. «La solution sera un ajout important à la plateforme de simulation ArthroS, qui est le leader mondial de la formation aux compétences arthroscopiques», précise M. Hoeltgen.

Les blessures méniscales sont l’une des blessures sportives les plus courantes, et leur incidence est actuellement estimée à 60 pour 100.000, bien que l’incidence réelle soit probablement largement sous-estimée, dit le communiqué de presse. Bien que plus de 30% des déchirures du ménisque soient jugées aptes à la réparation, moins de 10% sont réparées au niveau international, et la ménisectomie partielle reste la principale option de traitement chirurgical. De nombreux patients ont une partie de leur ménisque enlevée définitivement, plutôt que réparée.