La baisse des activités économiques en Europe se ressent déjà au niveau des récents déficits commerciaux. (Photo: Shutterstock)

La baisse des activités économiques en Europe se ressent déjà au niveau des récents déficits commerciaux. (Photo: Shutterstock)

Les prévisions économiques prévoient un recul de l’économie européenne, voire une récession pour certaines. Au-delà des prévisions, des indicateurs-clés témoignent déjà d’une contraction économique à l’issue du premier semestre de l’année.

Même si une part des économistes qualifie la situation actuelle de stagflation tandis qu’une autre préfère le terme de récession, les prévisionnistes s’entendent bel et bien sûr un recul de l’économie européenne au second semestre. Dans , la Commission européenne a ainsi revu à la baisse son estimation de croissance du marché unique pour 2022, la faisant passer de 2,7% à 2,6%. Pour 2023, l’exécutif de Bruxelles mise désormais sur une croissance à hauteur de 1,4%, contre 2,3% lors des précédentes prévisions.

Qui dit recul de la croissance, dit baisse de l’activité économique. Étant donné que l’inflation européenne résulte d’un choc de l’offre, l’économie du continent reste dès lors sensible à toute contraction.

Au-delà des modèles statistiques qui permettent aux économistes d’annoncer des chiffres de croissance en recul, certains indicateurs témoignent déjà de la contraction économique amorcée en Europe, à l’issue du premier semestre de cette année. Pour ce faire, le Purchasing Managers Index (PMI), reste le principal indicateur à regarder, présentant la perception des responsables des achats quant aux conditions commerciales actuelles et futures. Compris entre 0 et 100, un indice en dessous de 50 indique une contraction, à l’inverse, un chiffre supérieur augure une expansion de l’économie. En juin dernier, le PMI affichait un score de 34,6 pour l’Union européenne. Bien que largement inférieur à 50, ce résultat démontre toutefois une certaine amélioration des conditions de l’économie européenne sur un an. En juin 2021, le PMI enregistrait un résultat de seulement 19,6.

Le déficit commercial

La balance commerciale est un autre indicateur à prendre en compte. Depuis un an, le commerce extérieur de la zone euro ne cesse de s’enfoncer dans le rouge. Son excédent mensuel s’élevait à 18,6 milliards d’euro en 2019. Entre janvier et avril de cette année, le commerce extérieur de la zone euro affichait en revanche un déficit mensuel moyen de 21 milliards d’euros. En avril, le déficit commercial a même atteint un pic de 32 milliards d’euros.

Les sanctions européennes contre la Russie ont impacté la balance commerciale de la zone euro. De nombreuses entreprises exportatrices ont en effet été découragées de poursuivre leurs échanges avec leurs partenaires russes. C’est sans compter que l’économie russe subit actuellement une contraction de son économie en raison des sanctions, ce qui réduit du coup considérablement la demande de biens en Russie. Alors que les exportations de biens de la zone euro vers la Russie s’élevaient à près de 6 milliards d’euros au début de 2022, elles ne se hissent désormais qu’à 2,5 milliards d’euros à la moitié de l’année.

Bien que légèrement en baisse depuis la fin de l’année dernière, la valeur des importations en provenance de Russie enregistrait, quant à elle, 16,1 milliards d’euros à mi-2022, soit un chiffre gonflé par la flambée du prix des matières premières. Le solde de la balance commerciale résultant de la différence entre les exportations et les importations, ce score record des importations de Russie n’envisage rien de bon pour les mois à venir.

L’affaiblissement de l’euro

L’impact du ralentissement économique en Chine, premier centre manufacturier au monde, ne doit pas non plus être négligé sur la balance commerciale de la zone euro.

L’affaiblissement de l’euro par rapport au dollar ne fait pas non plus l’affaire de la balance commerciale européenne, car de nombreux produits de base sont libellés en dollar. Le 12 juillet, le couple euro/dollar , pesant entre autres sur les dépenses des entreprises européennes importatrices de produits échangés en dollars. Au 18 juillet, l’euro se négociait à 1,01 dollar. Toutefois, les analystes d’ING s’attendent à ce que le couple euro/dollar tombe à 0,9545 au cours des mois de juillet et août.

Si les signaux faibles d’une contraction de l’activité économique en Europe font craindre une récession d’ici la fin de l’année, cette dernière est devenue le scénario de base de plusieurs bureaux d’analyse, à l’instar de l’Economist intelligence unit (EIU) qui n’hésite pas à indiquer que l’Allemagne se retrouvera en situation de au second semestre.