Le château domine la petite ville «balnéaire», car un établissement thermal y a existé au 19e siècle. (Photo: Shutterstock)

Le château domine la petite ville «balnéaire», car un établissement thermal y a existé au 19e siècle. (Photo: Shutterstock)

Tout au long de l’été, Paperjam vous invite à découvrir les plus beaux châteaux du Luxembourg et de la Grande Région, qui ont résisté aux affres du temps et qui connaissent une nouvelle vie. À Sierck-les-Bains, l’histoire du château local a été plus que mouvementée.

Trois petits kilomètres… C’est la distance qui sépare le château de Sierck-les-Bains de la frontière luxembourgeoise. C’est à cet endroit que confluent les vallées de la Moselle et de Montenach. L’endroit a donc une importance stratégique, et le fait que le château local ait été installé sur un promontoire rocheux entouré de trois collines de plus de 300m le confirme. Mais le lieu est aussi bucolique. Ce qui explique que les ducs de Lorraine, qui disposaient pourtant de quelques résidences dans la région, avaient fait du château de Sierck-les-Bains leur préféré.

La légende locale aimerait faire plonger les racines de la forteresse très loin dans le passé. Mais les traces d’un établissement romain ou même d’un oppidum n’ont jamais été retrouvées. Certitude par contre: le château était déjà là au 11e siècle, comme en attestent des pièces de monnaie et un acte du duc de Lorraine Gérard d’Alsace daté de 1067.

De cette époque il ne reste rien, ou presque. Ce qui est visible remonte principalement aux 16e et 18e siècles.

Pris, restauré, démantelé, puis à nouveau restauré, etc.

Plusieurs fois assiégé et endommagé, il devient propriété du royaume de France en 1661 par le traité de Vincennes. La résidence n’est alors plus qu’une place forte aux confins du pays. Le château va, petit à petit, être démantelé, puis restauré. Désarmé en 1673, il est remis en état de défense dès 1705 par le maréchal de Villars, conscient de sa situation stratégique.

Huit ans plus tard, le château est à nouveau désarmé, puis à nouveau restauré entre 1733 et 1752, pour être une nouvelle fois désarmé en 1790. En 1811, il est jugé comme inutile et vendu en 1814, et à nouveau en partie restauré. Finalement déclassé en 1866, il devient alors la propriété de la commune de Sierck, qui le possède toujours.

Un plan sur 25 ans

C’est en 1930 qu’il est classé au titre de monument historique. Mais rénover le château semble une entreprise surréaliste, tant les urgences sont partout. Priorité est surtout donnée à mettre un frein aux dégradations.

C’est en 2008 que débute véritablement une campagne de grands travaux, qui doit durer 25 ans. Elle doit beaucoup à la Direction régionale des affaires culturelles, mais aussi à l’Association des ducs de Lorraine. Cette dernière négocie les financements et organise de nombreux événements qui redonnent vie au château.

Les travaux ne tardent pas à porter leurs fruits, rendant accessibles et sécurisés des endroits qui ne l’étaient jusque-là pas encore. Les murs sont assainis et renforcés: la brèche de 70 mètres dans la courtine sud a été comblée, les lierres enlevés, un drainage mis en place… Désormais, plus de la moitié de la restauration a été effectuée. Un appel continu aux donations doit contribuer à financer le reste.

Mais cette rénovation menée à marche forcée est payante. «Désormais, le château de Sierck accueille 30.000 visiteurs au moins par an», explique l’association des bénévoles. Notamment lors de nombreux événements populaires, comme la Fête du château (annulée cette année, hélas), les visites aux flambeaux, la Marche des seigneurs…

Mais le château se visite aussi en dehors de ces événements ponctuels, de mi-mars au 11 novembre, selon des horaires et des modalités à découvrir .