Rudi Van den Eynde, Head of Thematic Global Equity  – Candriam Candriam

Rudi Van den Eynde, Head of Thematic Global Equity – Candriam Candriam

Le tabac est considéré comme le principal facteur de risque de nombreuses maladies chroniques. Il est notamment à l’origine du tiers des cancers. Faute de traitement radical, le sevrage tabagique reste le moyen le plus efficace pour réduire une mortalité très largement évitable.

Poumon, vessie, sein, colon, foie, larynx... Les produits de l’industrie du tabac sont à l’origine de 16 cancers et responsables de nombreuses pathologies cardiovasculaires invalidantes, voire mortelles. Le risque de développer un infarctus du myocarde ou un AVC est multiplié par deux chez les fumeurs ; la cigarette est la première cause de maladies respiratoires sévères, telles que l’emphysème ou la bronchopneumopathie chronique obstructive. Selon l’OMS, le tabagisme cause plus de 8 millions de morts par an dans le monde. Le tabagisme passif fait aussi des ravages, y compris chez les enfants.

Un coût médico-économique majeur

Les coûts associés aux hospitalisations et traitements étaient estimés à 422 milliards de dollars en 2012, soit 5,7 % des dépenses de santé mondiales. En cumulant les dépenses directes et indirectes, le coût total du tabagisme s’élevait alors à 1 436 milliards de dollars, soit 1,8 % du PIB international. Quatre pays concentraient un quart de la facture globale : la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie.

Pour des raisons sanitaires, économiques et sociales, les autorités compétentes se sont lancées dans une lutte effrénée contre le tabac. Paquets neutres, interdictions de publicité, âge légal, hausse des taxes et prix ou encore la diminution des espaces fumeurs ont démontré leur intérêt dans de nombreux pays. Le gouvernement néo-zélandais a même décidé d’aller plus loin en interdisant la vente de cigarettes aux personnes nées après 2004. Son ambition : devenir la première nation sans tabac en 2025.

Un arsenal incomplet et insuffisant

Priorité mondiale de santé publique, l’arrêt du tabac ne se décrète pas aussi facilement. Sans une aide appropriée, le taux d’échec atteint 96 %. En pleine expansion, le marché du sevrage tabagique se décompose en 2 grandes catégories : les substituts nicotiniques et les traitements pharmacologiques. Plusieurs molécules sont recommandées : le bupropion et la varénicline. Les gommes et patchs présentent des résultats inférieurs aux options médicamenteuses.

Homéopathie, hypnothérapie, acuponcture… Certaines méthodes non conventionnelles sont parfois privilégiées, mais elles s’avèrent moins efficaces. Faute de preuves irréfutables, les inhalateurs électroniques ne sont pas considérés comme une alternative viable.

De nouvelles approches

Des pistes novatrices sont à l’étude. Parmi les plus prometteuses, une équipe américaine du Scripps Research Institute1 dit avoir identifié une enzyme capable de détruire la nicotine dans le sang avant qu’elle n’atteigne le cerveau. Le progrès technologique trace aussi de nouvelles perspectives. Particulièrement prisée et déjà téléchargée plus d’un million de fois, l’application QuitNow! propose des conseils, des astuces ou des jeux pour occuper l’esprit dans les moments de faiblesse.

Acteurs du changement, les investisseurs auront un rôle majeur à jouer dans la lutte anti-tabac. Promoteur de santé publique, Candriam apportera sa contribution à cette cause solidaire. Par l’intermédiaire de son équipe d’experts, Candriam a pour ambition d’identifier les entreprises les plus innovantes à même de découvrir et produire les développements, les projets et les solutions de demain les plus utiles à la collectivité.

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(1) « An enzymatic approach reverses nicotine dependence, decreases compulsive-like intake, and prevents relapse », Sciences Advances (octobre 2018).