Le séquençage du génome permettra à la médecine de faire un bond en avant. Le projet luxembourgeois vise à redonner le contrôle de son génome à chaque Européen. (Photo: Shutterstock)

Le séquençage du génome permettra à la médecine de faire un bond en avant. Le projet luxembourgeois vise à redonner le contrôle de son génome à chaque Européen. (Photo: Shutterstock)

Le séquençage du génome permettra à la médecine de faire un bond en avant. La société Megeno et le SnT annoncent un partenariat pour que chaque Européen puisse récupérer son génome et bénéficier de services.

Megeno et l’Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust (SnT) de l’Université du Luxembourg annoncent avoir signé un accord de partenariat portant sur le développement de services de données génomiques intuitifs, transparents et sécurisés.

La technologie permet aujourd’hui d’obtenir des données génomiques individuelles, constituées de plus de six milliards de lettres A, C, G et T pour moins de 1.000 euros.

De quoi permettre de doper le diagnostic précoce, le traitement personnalisé et la prévention des maladies… à condition que les citoyens européens puissent récupérer le bénéfice de ce progrès. Et soit l’utiliser pour eux-mêmes, soit les transmettre à d’autres prestataires de santé ultérieurement.

Un modèle unique au monde

«Nous sommes ravis de travailler avec des experts du SnT sur des systèmes sécurisés et fiables pour les services de données génomiques», déclare Erich Felber, CEO de Megeno. «Avec le soutien d’EY Advisory Group, nous créerons un service au Luxembourg accessible aux institutions et citoyens à travers l’Europe. Notre objectif est de faire des données génomiques personnelles une ressource permanente pour l’individu, en soutenant de nouvelles approches pour la prévention des maladies.»

Le SnT va travailler sur la partie dédiée non seulement au consentement de l’utilisateur, aux exigences juridiques et éthiques de l’oubli, mais aussi pour que les personnes soient informées de manière pertinente et transparente sur ce que deviennent leurs données.

«Ces exigences nécessitent des recherches spécifiques», poursuit le Professeur Gabriele Lenzini, qui coordonne les activités de recherche de ce partenariat au SnT. «Étant donné que les données numérisées peuvent être liées à une personne ainsi qu’à ses proches, un nouveau formulaire de consentement dynamique est nécessaire. Ensuite, le flux de données doit être conçu pour être vérifiable et digne de confiance de la part des utilisateurs. Enfin, les chercheurs du groupe Sociotechnical Cybersecurity Interdisciplinary Research (IRiSC) du SnT se pencheront sur les technologies en matière de confidentialité et de sécurité dans ce domaine.»

Le modèle en gestation au Luxembourg différera profondément de ceux qui voient le jour aux États-Unis ou en Chine.

Megeno est une des premières start-up de l’incubateur de l’Université du Luxembourg à Belval. L’équipe interdisciplinaire de 16 employés (dont 9 titulaires d’un doctorat ou diplôme en médecine) comprend des experts de la biologie des systèmes, de la bio-informatique, de la science des données et du développement des entreprises. La société est actuellement financée par une ligne obligataire convertible de 3 millions d’euros et poursuivra son financement de série A en 2020.