Pour limiter les risques de contagion par les visiteurs externes à une entreprise ou une maison de retraite, Thierry  van Ravestyn  va lancer Seriane, à base de QR code. (Photo: UpTrace)

Pour limiter les risques de contagion par les visiteurs externes à une entreprise ou une maison de retraite, Thierry van Ravestyn va lancer Seriane, à base de QR code. (Photo: UpTrace)

Spécialiste de la traçabilité des produits, alimentaires ou autres, et des flux d’information, Up Trace s’apprête à lancer Seriane. Cet outil permettra aux entreprises ou aux maisons de repos de gérer les visiteurs dans un contexte de Covid-19.

«Jusqu’ici, quand un visiteur arrivait dans une entreprise, il devait remplir un carnet afin d’indiquer qu’il n’était pas en provenance d’un pays à risque à propos de telle maladie ou de tel virus. Nous l’avons simplement digitalisé!»

Le CEO d’ ne se laisse pas démonter sur la question de la protection des données et l’affichage potentiel d’un collaborateur externe à l’entreprise. Thierry van Ravestyn a utilisé le temps du confinement, des industriels qui reportent leurs investissements et des clients qui sont devenus prudents, pour demander à son équipe – une quinzaine de personnes – de développer Seriane pour répondre, dit-il, à une demande de l’industrie.

L’outil est déployé auprès de chaque client, est hébergé dans un cloud de Microsoft en Europe et les données sont chiffrées. 

Des données chiffrées, uniquement à disposition de l’entreprise

Quand le visiteur arrive à l’accueil d’une entreprise, il scanne un QR code d’accueil qui l’invite à remplir un formulaire classique. Nom, prénom, société, personne de contact. «Et une série de questions comme: ‘Avez-vous été en contact avec quelqu’un qui a le coronavirus?’ En fonction des réponses, le visiteur reçoit un e-mail-ticket d’entrée dans l’entreprise avec une couleur spécifique. Ce n’est pas pour fliquer, mais pour que l’entreprise qui l’accueille puisse prendre ses dispositions ou prévenir son interlocuteur si jamais celui-ci est contaminé.»

Les données ne sont connues que par les deux personnes du rendez-vous, l’entreprise accueillante en reste propriétaire dans le cloud. Et le tout est chiffré «avec un code dont nous n’avons pas de copie», explique l’entrepreneur, qui a 15 ans de recul dans l’internet des objets et la balbutiante industrie 4.0.

«J’ai eu des demandes de l’industrie avec laquelle nous travaillons habituellement sur des solutions de traçabilité des produits, comme l’industrie automobile ou agroalimentaire. J’ai même une maison de retraite qui m’a contacté pour tester la solution pendant 15 jours», explique le dirigeant de cette entreprise qui a réalisé plus de deux millions de chiffre d’affaires l’an dernier et qui mise sur trois millions cette année, au Luxembourg, en Belgique et dans le nord-est de la France.

Lancement mi-juin

«Nous devons encore finaliser cette solution à 35 euros par mois, plus de quatre à huit heures d’installation et de formation, parce que l’entreprise peut customiser son questionnaire, et nous devrions être prêts à la mi-juin», dit-il.

Seriane est le dernier des trois produits qu’il propose, avec Ariane pour la traçabilité des produits et des flux de données, et Agriane, même service, mais spécialisé dans l’agriculture. «Je suis content que nous nous soyons diversifiés, avec plus de 300.000 euros d’investissements soutenus par le ministère de l’Économie», explique encore M. van Ravestyn. «Parce que quand je vois que les agriculteurs ont plus de 2,2 millions de tonnes de pommes de terre qu’ils ne vont pas pouvoir commercialiser, je sais que cela va poser des problèmes à l’agriculture.»