Serge Linckels est le coordinateur du Digital Learning Hub et il est directeur adjoint du Service de la formation professionnelle au ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse. (Photo: Serge Linckels)

Serge Linckels est le coordinateur du Digital Learning Hub et il est directeur adjoint du Service de la formation professionnelle au ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse. (Photo: Serge Linckels)

La formation continue est cruciale à l’heure de la digitalisation. Serge Linckels, directeur adjoint du Service de la formation professionnelle au ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse (MENJE) et coordinateur du Digital Learning Hub, en évoque les enjeux dans le domaine de l’IT.

Le Digital Learning Hub a ouvert ses portes il y a un an et s’attache à la formation dans les domaines des technologies et de l’IT. Quel est le premier bilan de ses activités?

. – «Le Digital Learning Hub est lié au MENJE et a comme mission de contribuer à réduire le digital skills gap ou, en français, les différences de niveau de connaissances concernant les outils informatiques et digitaux. Les premières formations ont eu lieu à partir du mois de juin 2022. Depuis, ce sont 2.000 personnes qui ont été formées au travers des 200 formations déjà dispensées.

Il s’agit de proposer des cours aux personnes qui souhaitent développer de nouvelles compétences ou perfectionner leurs connaissances dans différents domaines de l’IT et des technologies. Les sujets sont variés: développement web, cybersécurité, ingénierie des données, intelligence artificielle… L’objectif du Digital Learning Hub est clair. Nous voulons offrir la possibilité à tous de se former dans un domaine qui est en constante évolution.

Nous sommes en train de développer une intelligence artificielle qui analyse les offres d’emploi, quasiment en temps réel.
Serge Linckels

Serge LinckelscoordinateurDigital Learning Hub

Comment gérez-vous justement cette évolution constante du secteur?

«Le Digital Learning Hub se démarque par sa capacité d’adaptation: nous faisons en sorte de proposer des formations qui répondent aux besoins du marché de l’emploi, en développant les compétences dont il a besoin. Pour cela, nous travaillons en étroite collaboration avec l’Adem et nous entretenons un échange permanent avec les entreprises du secteur. Enfin, nous sommes en train de développer une intelligence artificielle qui analyse les offres d’emploi, quasiment en temps réel, afin de mettre en exergue les compétences demandées. Si certaines de ces compétences reviennent régulièrement, nous ferons en sorte de proposer rapidement une formation.

Quels sont les profils les plus demandeurs en besoins de formation?

«Nous identifions trois catégories de personnes susceptibles de suivre une formation au sein du Digital Learning Hub. Tout d’abord, nous avons un public de professionnels (salariés, indépendants…) qui cherchent à approfondir leurs connaissances par eux-mêmes. Ils souhaitent généralement avoir accès à des formations très précises, par exemple par rapport aux technologies blockchain.

Les entreprises sont également nombreuses à encourager la formation de leurs salariés afin de les sensibiliser à certaines thématiques, comme la cybersécurité et l’intelligence artificielle. En deuxième lieu, les demandeurs d’emploi constituent une autre partie importante de notre public. Leur objectif est de développer des compétences recherchées sur le marché du travail et d’augmenter leur employabilité.

Enfin, la troisième catégorie, bien qu’elle soit moins importante, concerne les jeunes avec ou sans baccalauréat, qui sont à la recherche d’un cursus non traditionnel. Nous essayons également d’inciter les jeunes en situation de décrochage scolaire ou universitaire à nous rejoindre.

L’équilibre entre les hommes et les femmes constitue-t-il un défi dans vos formations?

«Il faut souligner que 44% des personnes formées au sein du Digital Learning Hub sont des femmes, ce qui est un beau résultat, surtout dans un domaine qui a longtemps été considéré comme masculin.

La majorité des entreprises sont conscientes que le Luxembourg veut se positionner comme une IT nation.
Serge Linckels

Serge LinckelscoordinateurDigital Learning Hub

Selon vous, quelles sont les stratégies à développer, tant au niveau gouvernemental qu’au niveau privé, afin d’encourager la formation continue dans le domaine du digital?

«La majorité des entreprises sont conscientes que nous sommes en plein cœur d’une période de trans­formation numérique et que le Luxembourg veut se positionner comme une IT nation. Afin d’accélérer cette transition, le gouvernement a établi une stratégie digitale, débloquant notamment des ressources destinées à épauler les entreprises dans cette étape importante. Ainsi, le Digital Learning Hub a été créé par le MENJE afin de disposer d’une structure agile qui offre des formations en IT accessibles à tous.

Comment cette stratégie se complète-­t-elle par d’autres éléments?

«Différentes mesures ont été prises afin d’encourager chacun à développer ses compétences professionnelles. Par exemple, le congé individuel de formation ­permet aux personnes ­suivant des formations de bénéficier de jours de congé, sous certaines conditions. Le cofinancement, destiné à soutenir les entreprises en finançant une partie de leur plan de formation, est également disponible. Les structures peuvent ainsi recevoir une aide correspondant à 15% imposables du montant annuel investi dans la formation. Enfin, un projet de loi, nommé Skills-Plang, a été proposé à la fin du mois d’avril. Son objectif est d’encourager la formation continue au sein des entreprises, principalement dans les PME.

Lors de chaque demande, une ­analyse de la structure sera effectuée et, selon les résultats, des aides et des propositions de formation seront ­soumises. Cela permettra de répondre à la demande sur le marché du travail. Il est à noter que, de manière générale, tout le monde a droit à la formation, et il s’agit donc de permettre à tous les citoyens d’avoir la possibilité de développer ces compétences ­essentielles.»

Cet article a été rédigé pour le supplément  de l’édition de  parue le 20 juin 2023. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam. 

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