Ce lundi 15 février, selon la méthodologie du Global Footprint Network, le Luxembourg a déjà épuisé les ressources à sa disposition pour l’année 2021. Depuis, il vit à crédit, un peu comme s’il allait puiser, sur d’autres planètes qui n’existent évidemment pas, les ressources naturelles nécessaires pour assurer son mode de vie.
On peut discuter la méthodologie et rappeler l’impact des frontaliers dans le calcul ainsi que celui du tourisme à la pompe. Mais, vu l’urgence, le problème n’est plus de savoir qui est en faute ni si les chiffres sont 100% réalistes, mais de réagir avec détermination.
Des pistes pour une stratégie nationale
Profitant de l’occasion, le Conseil supérieur pour un développement durable (CSDD) rappelle l’intérêt de l’économie circulaire pour lutter contre le gaspillage des ressources.
Il pointe ainsi que, en 2020, il a défini sept principes fondamentaux de l’économie circulaire, en coopération avec des experts de la société civile et des représentants de différents ministères.
Le gouvernement les a déjà utilisés pour définir sa stratégie nationale macro-économique pour promouvoir et développer l’économie circulaire au Luxembourg. Selon le CSDD, «le Luxembourg est ainsi le premier pays à adopter des principes de l’économie circulaire dans sa stratégie nationale».
Quels sont ces principes?
1. L’économie circulaire est un modèle économique disruptif de création et de partage de valeur économique qui, par sa nature, crée de la valeur économique, mais aussi écologique et sociale.
2. L’économie circulaire est basée sur une approche interdisciplinaire, systémique, holistique et collaborative.
3. L’économie circulaire élimine la notion de déchets en s’appuyant sur deux cycles: le cycle biologique et le cycle technologique. Chaque produit doit être conçu ou programmé pour évoluer dans l’un ou l’autre des deux cycles.
4. La santé et le bien-être font partie intégrante de l’économie circulaire. L’économie circulaire favorise la création d’impacts positifs tant sur l’être humain que sur la nature. La seule réduction des impacts négatifs n’est pas considérée comme suffisante pour un développement durable.
5. L’économie circulaire est réparatrice et régénératrice par nature. Elle préserve et renforce les services écosystémiques et favorise la biodiversité. Les processus des cycles technologiques doivent être conçus pour maintenir, voire augmenter la qualité des ressources et produits utilisés.
6. L’économie circulaire favorise la diversité des solutions dans tous les aspects tant techniques et économiques, qu’écologiques ou socioculturels.
7. Au Luxembourg, l’économie circulaire encourage les solutions locales et solidaires et favorise les cycles de proximité.
Ces sept points doivent, selon le CSDD, servir de lignes directrices à la stratégie nationale, mais aussi aux stratégies sectorielles ou industrielles.