L’entreprise familiale belge Lamy Group a ouvert l’hôtel Anatura il y a quelques semaines. Situé entre les deux lacs de Weiswampach, cet établissement bénéficie d’un cadre naturel exceptionnel.
En plus de ses 90 chambres, l’hôtel dispose d’un bar et d’un restaurant, Sensa. La carte, conçue par le chef belge Yves Mattagne (La Villa Lorraine à Bruxelles, deux étoiles Michelin), est mise en œuvre au quotidien par le chef exécutif Valentin Beck (ex-Ma Langue Sourit).
Pour notre visite, nous nous sommes rendus au Sensa un vendredi soir. L’accès est facile depuis la route, et un vaste parking permet de se garer aisément. Toutefois, la nuit étant déjà tombée, l’environnement naturel – lacs et forêt – reste imperceptible. Dommage.
Après avoir franchi l’accueil et longé le bar, que l’on laisse sur la droite, nous nous dirigeons vers le comptoir du restaurant, situé à l’extrémité d’un élégant mur de cave à vins vitrée.
Bien que l’établissement ait ouvert récemment, plusieurs tables sont déjà occupées par un public varié – petits groupes, couples, jeunes et moins jeunes. Un bon signe. Une ambiance musicale discrète habille l’espace.
La décoration est soignée, avec une salle organisée en petits îlots autour d’arbres intérieurs et de luminaires évoquant des nuages. Sur le côté, on retrouve la cave à vins vitrée ainsi qu’un comptoir dédié au service.
Au fond, un long comptoir permet de s’installer face à la cuisine ouverte et d’admirer le travail de la brigade. Une mise en scène réussie.
Une fois installés, on choisit de déguster le menu Gourmand quatre services (75€ par personne, pour un accord boissons – avec ou sans alcool – ajoutez 30€).
On commence avec les entrées froides : un tataki de thon Saku, délicatement associé à un gaspacho de tamarin, agrémenté de fenouil et de concombre pour une touche de croquant, ainsi qu’un bœuf Wagyu Dry Aged roulé autour de grissini et de roquette, accompagné d’une sauce Harry’s Bar.
Si le tataki de thon nous a totalement séduits, nous sommes restés un peu perplexes quant au choix du dressage du carpaccio, qui ne met pas suffisamment en valeur ce plat, pourtant porté par une viande d’excellente qualité.
On poursuit avec l’entrée chaude : des dumplings de langoustine (raviolis), accompagnés de kimchi, verveine, poire et consommé blanc – une association très réussie. L’autre proposition, une aubergine au miso avec sésame noir et main de Bouddha, offre un dépaysement immédiat en direction de l’Asie.
Et une surprise attend dans l’assiette : le plat est parsemé de katsuobushi (poisson séché, ingrédient incontournable de la cuisine japonaise), si finement râpé qu’il s’anime sous l’effet de l’air ambiant. Un effet visuel ludique!
En plat de résistance, le dos de cabillaud confit à l’huile d’olive est parfaitement maîtrisé. Son accompagnement nous transporte également du côté de l’Asie, avec un beurre au yuzu, du sobacha fumé et de la racine de wasabi. Pour la viande, on retrouve une belle proposition : un filet de bœuf à la parilla d’excellente qualité, servi avec des oignons frits et des légumes au wok. Là aussi, la qualité de la viande est à saluer.
Enfin, place aux desserts. Et là, grosse déception. Les propositions ne sont pas du tout à la hauteur du reste du menu.
La Dame Blanche revisitée manque d’attrait visuel. Alors que tout le repas a été servi dans une vaisselle élégante, ce dessert est présenté dans une sorte de coupe haute en plastique, posée sans stabilité dans un réceptacle en bois. Gustativement, c’est bon, mais on regrette tout de même de terminer sur cette note.
Autre option: l’ananas rôti aux épices. Certainement un meilleur choix, avec un fruit juteux et une délicieuse quenelle de glace à la mangue.
Le service s’est montré aimable, attentif et professionnel. Côté boissons, l’accord des vins a oscillé entre références locales – coup de cœur pour le Vignum Rubis du terroir de Vinsmoselle, un assemblage de pinot noir, merlot et zweigelt – et internationales. La proposition sans alcool s’est traduite par une sélection de cocktails adaptés, avec un coup de cœur pour la version Martini Vibrante associée à la framboise.
L’ensemble du repas s’est très bien déroulé et a été l’occasion de découvrir une belle cuisine qui, grâce à des associations gustatives vraiment intéressantes, réveille les papilles tout en restant très accessible.
Et pour ceux qui souhaitent expérimenter l’accord mets-vins ou simplement profiter du cadre de ce nouvel hôtel, des chambres sont à disposition pour prolonger l’expérience… et pourquoi pas organiser une randonnée en forêt le lendemain ?
, 32 Weilwerdangerstrooss, à Weiswampach