Aux USA, l’alerte a été donnée dès le mois de juillet par rapport à des envois suspects. (Photo: Washington state departement of agriculture)

Aux USA, l’alerte a été donnée dès le mois de juillet par rapport à des envois suspects. (Photo: Washington state departement of agriculture)

Plusieurs enveloppes contenant des semences, souvent asiatiques, sont arrivées chez des Luxembourgeois qui ne les avaient pas commandées. Le ministère de l’Agriculture appelle à la prudence, à avertir ses services, mais à ne surtout pas mettre les graines en terre ou à les jeter.

C’était juste une question de temps. , ensuite la France, l’Allemagne, l’Irlande, les Pays-Bas ou encore la Belgique, le Luxembourg voit à son tour lui parvenir des enveloppes contenant des semences non identifiées, souvent expédiées depuis la Chine, Taïwan, la Malaisie ou le Vanuatu. Comme dans l’immense majorité des cas, les destinataires n’avaient passé aucune commande de ce genre.

Au moins trois cas ont été signalés ces jeudi et vendredi, confirme le Service de la protection des végétaux, alors que le ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural a lancé un appel à la vigilance. La Commission européenne a en effet peu avant averti les États membres de l’UE que «l’import de plantes ainsi que de leurs produits dérivés dans l’Union européenne est soumis au règlement UE 2016/2031 relatif aux mesures de protection contre les organismes nuisibles aux végétaux».

De potentielles plantes invasives

Ces semences peuvent appartenir à différentes espèces, dont certaines plantes potentiellement invasives. Mais aussi à des résidus d’autres végétaux. «Elles peuvent également contenir des insectes, des larves et des structures fongiques, ou encore de la terre. Elles représentent un danger pour la faune et la flore locales et ne doivent en aucun cas être semées», explique le ministère.

Les personnes ayant reçu un colis de ce genre doivent en avertir le Service de la protection des végétaux au 45 71 72 205. «On peut aussi nous contacter par e-mail à l’adresse [email protected]», détaille Julien Reiners, personne de contact au Service de la protection des végétaux. «Des personnes ont pu se débarrasser des graines, mais ont peut-être conservé l’emballage ou pris une photo. Si le sachet est toujours là, nos services viendront l’enlever au domicile des personnes.»

Si rien ne permet d’identifier visuellement les graines, «des tests seront alors menés en laboratoire».

Dans tous les cas, il ne faut ni les planter ni s’en débarrasser.

Une arnaque nommée «brushing»

La raison de ces envois? Une arnaque assez courante dans le domaine de la vente en ligne, appelée «brushing», comme l’expliquait Le Monde à la fin du mois d’août. Le vendeur crée de faux comptes sur des plateformes comme Amazon ou Alibaba sur base de vos données récupérées sur internet. Le faux compte va ensuite passer une vraie commande qui vous sera livrée. Une fois le colis réceptionné, souvent à votre plus grand étonnement, le vendeur peut retourner sur la plateforme pour s’attribuer une très bonne notre de service ou rédiger un commentaire élogieux le concernant. Une bonne publicité qui ne lui aura coûté que les frais d’envoi… et quelques semences.