Le Luxembourg s’est engagé à accueillir des migrants qui étaient à bord de l’Open Arms, qui a accosté à Lampedusa. (Photo: Shutterstock)

Le Luxembourg s’est engagé à accueillir des migrants qui étaient à bord de l’Open Arms, qui a accosté à Lampedusa. (Photo: Shutterstock)

Le Luxembourg accueillera des migrants présents sur les bateaux Open Arms et Ocean Viking. Mais la procédure prendra un certain temps.

La situation dramatique vécue par des centaines de migrants en Méditerranée ne laisse pas le Luxembourg indifférent. Le ministre des Affaires étrangères a ainsi fait savoir que le pays était prêt à accueillir certains de ceux qui étaient présents à bord des bateaux Open Arms et Ocean Viking.

Dans le premier cas, ils étaient encore 80 à bord au moment d’enfin accoster dans le port de Lampedusa, après un long bras de fer avec le ministère italien de l’Intérieur. Plusieurs des migrants avaient peu avant cela tenté de gagner les côtes à la nage. Dans le second navire, l’Ocean Viking, ce sont 356 hommes, femmes et enfants, qui ont pu débarquer à Malte.

Une procédure bien définie

Le Luxembourg, la France, l’Allemagne, la Roumanie, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne ont manifesté leur intention d’accueillir une partie d’entre eux sur leur sol. Du moins si, comme la France l’a souligné, «ils remplissent les critères pour obtenir le statut de réfugié».

Voilà pourquoi un certain temps, sans doute plusieurs semaines, sera nécessaire avant qu’ils ne s’installent au Luxembourg.

La procédure est bien définie, et c’est le pays de débarquement qui a d’abord la main. «Une liste des personnes présentes à bord et débarquées est établie par les autorités du pays de première entrée, en collaboration avec l’EASO (European Asylum Support Office), le bureau d’asile de l’Union européenne», indique une source ministérielle luxembourgeoise.

Par la suite, l’EASO et la Commission européenne attribuent des candidats réfugiés aux États qui ont manifesté leur accord. Cela se fait dans le respect des limites décrites par les États. Ainsi, la France a fait savoir qu’elle pourrait accueillir 40 migrants de l’Open Arms, le Portugal 10, l’Espagne 15... L’Allemagne et le Luxembourg étant aussi d’accord d’en recevoir, il n’y aura sans doute pas besoin d’en transférer vers la Roumanie, également volontaire.

Mais combien pourraient arriver? «Rien n’est défini. Des négociations sont en cours», répond le ministère. De même en ce qui concerne l’Ocean Viking. «Dans la mesure du possible, il est tenu compte des liens familiaux, culturels et linguistiques éventuels dans la répartition des personnes», dit-on encore.

Le Luxembourg procédera encore à des entretiens avec les candidats réfugiés, «soit sur place, soit à distance. Cela notamment afin d’organiser le transfert des personnes.»

Un temps mis aussi à profit afin de préparer l’accueil dans le pays.

55 structures d’accueil au Luxembourg

Une fois cela fait, l’établissement définitif des réfugiés prendra aussi du temps. «Nous comptons 55 structures d’accueil dans le pays», explique l’Olai (Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration). «Et il y a des mouvements tous les jours, des arrivées et des départs. Il n’est donc pas possible de dire où les nouveaux réfugiés arriveront.»

De plus, outre la disponibilité, l’Olai tient évidemment compte des besoins des uns et des autres. «C’est pour cela qu’il y a plusieurs phases d’hébergement. C’est notamment au cours de ce qu’on appelle la phase 2 que les travailleurs sociaux peuvent aviser au mieux des besoins des réfugiés. Les paramètres sont nombreux et peuvent varier grandement. Ainsi, en ce qui concerne la scolarité des enfants, il faut aviser en fonction leur âge et des endroits où des classes peuvent les accueillir. Si une personne souffre d’un handicap, de quoi a-t-elle besoin?...»

Un travail subtil, car touchant à l’humain, dans un contexte difficile. Mais extrêmement important, car véritable socle pour une intégration réussie.

Le Luxembourg prend donc plus que sa part dans le domaine humanitaire. Le ministre Asselborn a cependant exprimé récemment dans une interview au Wort que de nombreux autres pays ne font pas de même. Et que la Commission devrait réfléchir à, peut-être, imposer des quotas aux États membres.