Stéphanie Jauquet mise sur la flexibilité, avec une semaine de quatre jours, pour attirer les salariés de son nouveau food court. (Photos: Romain Gamba/Maison Moderne. Montage: Maison Moderne)

Stéphanie Jauquet mise sur la flexibilité, avec une semaine de quatre jours, pour attirer les salariés de son nouveau food court. (Photos: Romain Gamba/Maison Moderne. Montage: Maison Moderne)

Pour fidéliser les talents ou en recruter de nouveaux, certaines entreprises n’hésitent pas à accorder des avantages supplémentaires à leurs salariés. Sept d’entre elles en dressent le bilan, cet été, pour Paperjam. Semaine de quatre jours avec horaires continus dans l’horeca: Cocottes a mis en place tout un concept de flexibilité pour son food court de la Belle Étoile.

. Date d’ouverture prévue du food court de la Belle Étoile, à la place du C-Inn. Un projet mené par Cocottes, avec Grand Café. Et pour lequel il faut recruter une centaine de salariés, dont 80 pour l’enseigne spécialisée dans les plats traiteurs et en bocaux. Sa propriétaire, , a donc imaginé tout un concept de flexibilisation du travail, pour attirer ces futurs employés.

Le concept: la semaine de quatre jours avec horaires continus dans l’horeca

«Un job dans l’horeca avec plus de temps libre!» La page d’accueil du site internet dédié au recrutement de ces profils, jobfood.lu, donne le ton. Sont promis des «horaires flexibles et continus sur quatre jours par semaine». Une initiative rare dans le secteur de la restauration, où les salariés ont plutôt l’habitude de journées coupées en shift. «C’est pour répondre à une pénurie de personnel», explique Stéphanie Jauquet. «Les jeunes demandent de plus en plus de confort dans leur vie privée. Cela ne les intéresse pas toujours de gagner plus.» Or, «dans la restauration, on doit ouvrir le midi et le soir, mais l’après-midi, il ne se passe rien». Cocottes propose donc à ses nouvelles recrues des journées de 10 heures, malgré le trou de l’après-midi, service du midi et du soir inclus, pendant quatre jours de suite.

Et les salariés qui travaillent déjà pour Cocottes? «Je mets en place ce concept au Food hall parce que nous démarrons de zéro, avec une nouvelle équipe. À Um plateau, j’ai des gens qui ont choisi la pénibilité des horaires et le salaire qui va avec.»

La semaine de quatre jours ne sera d’ailleurs pas la seule option à la Belle Étoile. Cocottes veut proposer des formules «à la carte». «Il pourrait y avoir à la fois des personnes avec de plus hauts salaires, mais qui travaillent sous le modèle classique de coupures, et d’autres qui font des journées complètes pendant quatre jours.» Ces derniers ayant alors des salaires plus bas, comme ceux des vendeurs dans les magasins Cocottes, selon une grille définie en interne.

Combien cela coûte-t-il à l’entreprise?

«Il y aura un peu plus de monde» pour assurer la continuité des services malgré la semaine de quatre jours. «Cela représente peut-être 10% de masse salariale en plus que si on avait travaillé de manière classique. Mais les salaires auraient été plus élevés. Donc ce seront plus d’embauches pour le même budget.»

Qu’est-ce que cela rapporte?

Cocottes a reçu 3.220 candidatures entre février, date de la mise en ligne des offres sur Jobfood.lu, et juin 2023. Soit «+62% par rapport aux mois précédents», calcule Tiffany Gas, chargée de recrutement.

L’augmentation des candidatures reçues peut aussi être liée à celle des offres. Cocottes n’a pas pu fournir à Paperjam le nombre de CV réceptionnés par poste, en moyenne, avant et après le lancement de sa nouvelle campagne. «Je n’aurais pas trouvé aussi rapidement» sans une telle initiative, estime cependant Stéphanie Jauquet.

Quel bilan en tirer?

«Je pense que le modèle coupures est mort. Nous n’avons plus le choix, nous sommes obligés d’aller vers plus de confort pour survire et avoir des gens dans nos équipes.»