Ilario Attasi, head of group investment research chez KBL epb. (Photo: KBL epb)

Ilario Attasi, head of group investment research chez KBL epb. (Photo: KBL epb)

Dans quels secteurs investir en période de taux d’intérêt extrêmement bas? Vous vous posez la question, Paperjam.lu vous apporte des réponses tout au long de la semaine grâce aux conseils d’experts. Pour Ilario Attasi, head of group investment research chez KBL epb, il faut viser le secteur de la santé.

Au cours de ces trois derniers mois, tous les acteurs de la finance ont fini par se rendre compte que la croissance mondiale dans la production et le commerce continuait de s’affaiblir, que l’économie américaine ralentissait également et que le conflit sino-américain était grave.

Il est indéniable que nous sommes dans une phase tardive, voire «finale», dans le cycle. Toutefois, la Fed est confrontée à un double risque moral. D’une part, la baisse des taux d’intérêt alimente l’inflation des prix des actifs. D’autre part, il y a un risque à donner à Donald Trump la politique fiscale qu’il souhaite.

Les secteurs défensifs de qualité présentent un attrait particulier.
Ilario Attasi

Ilario Attasi head of group investment researchKBL epb

Aujourd’hui, la confiance des investisseurs est faible. Les marchés actions se sont redressés sans que les positions défensives ne soient abandonnées d’une manière décisive. Il en va de même pour les marchés des matières premières et des changes. Cette situation pourrait être un signe de soulagement dans un monde qui est devenu baissier. En tant que tels, les secteurs défensifs de qualité présentent un attrait particulier.

L’assurance-maladie pour tous?

Le secteur de la santé, principalement aux États-Unis, est resté en retrait depuis le début de l’année, ce qui le rend attrayant en termes de valorisation. Le secteur a été pénalisé par les discussions sur l’introduction potentielle du «Medicare for All» avant les élections américaines de 2020.

Nous pensons que ce projet est utopique dans la mesure où il serait beaucoup trop coûteux pour les États-Unis; il n’y a guère de chance qu’un tel programme soit mis en œuvre. Bien entendu, la confiance des investisseurs en pâtit, mais cela ne devrait pas modifier de sitôt les fondamentaux du secteur. En outre, la guerre commerciale ne devrait pas avoir d’impact direct sur le secteur, qui devrait être plus résistant que le marché actions moyen en cas de mouvement de correction généralisé.

Cette évolution est soutenue par deux tendances sous-jacentes de croissance très favorables.

Évolution démographique

La population mondiale vieillit. Les personnes âgées dépensent trois fois plus pour les soins de santé et quatre fois plus pour les médicaments que les plus jeunes. Les classes moyennes en pleine expansion en Asie et en Afrique semblent de plus en plus disposées à payer un prix plus élevé pour des produits d’origine, y compris les produits de santé, plutôt que d’acheter des versions génériques. Les collectivités locales semblent aussi soutenir ce mouvement.

L’innovation technologique améliore l’efficacité des diagnostics et des traitements, permettant aux États de réduire les dépenses publiques. L’innovation est principalement alimentée par les sous-secteurs de la biotechnologie et des dispositifs médicaux, y compris les traitements du diabète et de l’immuno-oncologie.

De plus, en raison des coûts immenses de recherche et de développement, le secteur est relativement à l’abri des nouveaux venus. Par exemple, la révolution de la médecine génomique a pris le devant de la scène pour les entreprises de soins de santé et de biotechnologie. Les thérapies géniques se développent à un rythme rapide et ont le potentiel de créer de nouveaux marchés, même si elles répondent aux besoins existants.

L’innovation technologique améliore l’efficacité des diagnostics et des traitements, permettant aux États de réduire les dépenses publiques.
Ilario Atasi

Ilario Atasihead of group investment researchKBL epb

Les fusions et acquisitions sont également en hausse dans ce segment. Qui sait qui sera le premier à trouver le prochain remède? Un homme ou un ordinateur? Google vient d’affirmer qu’il a atteint la suprématie quantique, ce qui signifie que son ordinateur quantique a effectué un calcul qui serait impossible, même pour le plus puissant des supercalculateurs actuels. Il a fait le calcul en 200 secondes, alors qu’un supercalculateur aurait mis 10.000 ans. Cela ouvre la voie à des méthodes de diagnostic et à des traitements plus novateurs et plus rapides, y compris le séquençage des gènes.