Le Statec explique dans son Conjoncture Flash du mois de mars 2024 les difficultés éprouvées par le secteur de l’horeca (hôtellerie, restauration, cafés) pour que sa valeur ajoutée retrouve ses niveaux pré-Covid. Durant la pandémie, l’emploi dans le secteur de l’horeca a été moins affecté que la valeur ajoutée, grâce principalement au chômage partiel, qui a permis de conserver une grande partie des emplois.
En 2023, l’emploi dans le secteur de l’horeca a montré une dynamique relativement forte, contrastant avec un ralentissement dans d’autres secteurs, bénéficiant particulièrement à la restauration classique et aux traiteurs, mais moins à l’hébergement et aux débits de boissons. Malgré une augmentation des arrivées dans les établissements d’hébergement au Luxembourg, le nombre de nuitées a diminué, surtout au deuxième semestre, suggérant une tendance à la baisse des effectifs. La stabilité des heures travaillées, la baisse continue du taux d’emplois vacants dans le secteur et une perte de confiance des entreprises de restauration depuis mi-2023 indiquent que la bonne tenue de l’emploi dans l’horeca pourrait ne pas se maintenir.

Activité et emploi dans l’horeca. (Graphique: Statec)
L’année dernière, l’emploi au Luxembourg a progressé plus rapidement (+2,2%) que dans la zone euro (+1,4%), mais a connu un ralentissement plus marqué par rapport à 2022, notamment dans les secteurs de l’immobilier, de la construction et des services aux entreprises. Cependant, une augmentation significative de l’emploi dans l’administration publique, la défense, l’éducation et la santé a soutenu la croissance globale des effectifs. Vers la fin de 2023, le rythme de la création d’emplois au Luxembourg s’est rapproché de celui de la zone euro, et les perspectives pour 2024 suggèrent un possible prolongement du ralentissement de l’emploi, en lien avec le PIB et d’autres indicateurs.
Au Luxembourg, le coût salarial moyen (CSM) nominal a connu une augmentation de 8,6% sur un an au dernier trimestre de 2023, poursuivant l’accélération des trimestres précédents, en contraste avec le ralentissement observé dans la zone euro (+4,5%). Cette hausse est principalement due à l’indexation salariale, avec une contribution significative des tranches indiciaires. Toutefois, un ralentissement du CSM est attendu en 2024, influencé par des ajustements dans les cotisations patronales et une moindre progression de l’échelle mobile des salaires.
Le secteur bancaire se porte bien
En 2023, le secteur bancaire luxembourgeois a enregistré une hausse exceptionnelle de son résultat net de 67% sur un an, principalement due à une augmentation significative des marges sur intérêts et à une réduction notable des provisions pour couvrir les risques, notamment ceux liés aux contreparties russes en 2022. Près de 80% des banques ont vu leurs marges sur intérêts s’accroître, contribuant à une progression totale de 50% sur un an. Cette hausse est en grande partie attribuable aux intérêts générés par les produits dérivés et autres actifs financiers, qui ont représenté plus de la moitié de l’augmentation des marges.
Parallèlement, le premier trimestre 2024 a témoigné d’une forte reprise des indices boursiers européens, motivée par les attentes d’une politique monétaire plus souple, l’attrait pour les actifs liés à l’intelligence artificielle et les performances remarquables de certaines entreprises. L’Euro Stoxx 50 et le Stoxx Europe 600 ont respectivement gagné 11% et 5%, ce dernier atteignant un niveau record. Cependant, cette croissance soulève des inquiétudes quant à une possible concentration du risque, notamment parce que la progression plus modeste de la version équipondérée du Stoxx 600 (+2%) révèle la forte influence des grandes capitalisations, illustrée par les performances des 11 plus grandes entreprises européennes.