Concession spécialisée dans la mobilité à deux-roues et la micromobilité, qui va s’installer par la suite dans Gridx, MyWays écoule entre 30 et 40 deux-roues par an.   (Photo: Myways)

Concession spécialisée dans la mobilité à deux-roues et la micromobilité, qui va s’installer par la suite dans Gridx, MyWays écoule entre 30 et 40 deux-roues par an.   (Photo: Myways)

L’électrification des motos, scooters et cyclomoteurs ne connaît pas la même dynamique que le secteur automobile. Plusieurs freins expliquent ce constat. Mais Laurent Nilles, gérant de MyWays, s’attend à une accélération dans les prochaines années.

«J’ai recommencé à rouler en moto grâce à l’électrique. En général, quand un motard essaye une moto électrique, il est agréablement surpris par ses performances», assure , gérant de MyWays à Junglister, concession spécialisée dans la mobilité à deux-roues et la micromobilité.

Si le Luxembourg a un appétit d’ogre pour l’automobile, celui-ci est moins fort à l’égard du marché du deux-roues, à la dynamique modeste mais stable ces dernières années. En 2022, la Société nationale de circulation automobile (SNCA) a enregistré 2.268 nouvelles immatriculations de motocycles neufs et 321 nouvelles immatriculations de cyclomoteurs neufs (ne pouvant pas dépasser 50 cm3 ou 4KW pour les versions électriques).

En retard par rapport au secteur automobile, celui des deux-roues commence doucement à s’électrifier. Les données de la SNCA montrent que depuis 2020, un cyclomoteur (souvent des scooters) nouvellement immatriculé sur deux est électrique. Par contre, dans le segment moto, l’électrification ne représente que 2,3% des nouvelles immatriculations.

«On s’attend à une accélération de cette tendance d’ici à deux ans, car une personne qui passe à l’électrique sur quatre roues voudra très certainement faire de même sur deux-roues», parie Laurent Nilles.

Plusieurs freins demeurent et expliquent pourquoi les constructeurs ne sont pas aussi proactifs que leurs homologues «auto». En premier lieu, voulue par la Commission et le Parlement européen, ce qui ne contraint pas les constructeurs à se lancer dans le développement de technologies alternatives. Les deux-roues électriques restent aussi plus chers que les modèles thermiques, comme c’est le cas dans l’automobile. «Le prix est un frein, mais l’absence de bruit également. Les motards sont attachés au bruit que fait une moto. C’est une communauté qui vieillit, même si la moto électrique devrait attirer davantage les jeunes, mais le bruit reste un élément important» analyse Laurent Nilles.

Cependant, l’année dernière, Ducati a présenté sa V21 L, son premier modèle électrique dédié à la compétition. Harley-Davidson a lancé en 2019 sa LiveWire. Mais elle n’a toujours pas séduit les motards. Le constructeur de Milwaukee a vendu plus de 190.000 motos en 2022, mais à peine un peu plus de 500 LiveWire. Pourtant, Harley a déjà prévu la sortir d’un second modèle, la LiveWire S2 Del Mar, pour le second semestre 2023.

Le scooter s’électrise

«Il y a quelques constructeurs qui sont présents sur ce segment depuis maintenant plusieurs années et qui commencent à maîtriser la technologie électrique. On peut citer Zero Motorcycles, un constructeur américain qui a déjà 10 ans d’expérience. Ou encore l’italien Energica Motor, plus coûteux, mais qui propose des modèles à 170 chevaux et un couple allant jusqu’à 800 newtons mètres. On est dans la pure tradition italienne. On peut encore citer RAY, une marque espagnole qui fait également de très belles choses, mais sur le segment du gros scooter électrique», explique encore Laurent Nilles.

Si l’univers de la moto est encore très attaché aux motorisations thermiques, le segment du scooter est beaucoup plus favorable à l’électrification. «Pour un usage quotidien, le gros scooter électrique, c’est-à-dire le scooter qui va au-delà des 45 km/h et qui peut atteindre les 110 à 120 km/h, peut s’avérer être une bonne alternative» met en avant Laurent Nilles.

Pour les scooters ne dépassant pas les 45 kilomètres-heure, là aussi, de nombreux modèles sont déjà disponibles dans les concessions. Mais au Luxembourg, contrairement aux grandes capitales européennes, le scooter n’attire pas les foules. «Luxembourg est une ville trop petite et je trouve qu’il est assez dangereux de circuler sur les routes du pays à 45 km/h», selon Laurent Nilles.

Autre segment qui commence à se développer, celui de la micromobilité et mobilité de loisirs. «On propose effectivement des moyens de mobilité assez alternatifs comme le onewheel (planche de sport électrique à roue unique auto-équilibrée) ou encore les fat bike, des vélos électriques très spécifiques comme le Super 73, qui est une référence dans sur ce segment ou encore des vélos électriques en bois. Nous ne sommes vraiment pas dans une démarche où nous devons faire du volume, mais on tente de faire découvrir des moyens de mobilité différents et qui ne passent pas inaperçus» conclut le gérant de MyWays.