Avec l’état de crise reconnu, les entreprises vont pouvoir, sous conditions, recourir pour les ouvriers de chantier au chômage partiel. (Photo: Maison Moderne/Archives)

Avec l’état de crise reconnu, les entreprises vont pouvoir, sous conditions, recourir pour les ouvriers de chantier au chômage partiel. (Photo: Maison Moderne/Archives)

Au lendemain des vœux de la Fedil, où le Premier ministre, Luc Frieden, a annoncé les premières mesures mi-février, le gouvernement a décidé, ce mercredi, de placer le secteur de la construction en «état de crise» pour six mois à partir du 1er février. Le temps d’attendre les congés collectifs.

L’information qui courrait depuis quelques jours a été confirmée par le président national du LCGB, , à la radio 100,7 puis à la sortie du Conseil de gouvernement par les ministres du Travail et de l’Économie, (CSV) et (DP) et enfin officialisée à 17 heures: le gouvernement, sur base de l’avis du Comité de conjoncture du 23 janvier 2024, déclare certaines branches du secteur de la construction en crise pour une durée de six mois.

L’état de crise, c’est la reconnaissance politique des difficultés du secteur. Et plus concrètement, cela va permettre de simplifier le recours aux procédures de chômage partiel «de source conjoncturelle» pour les entreprises. Et de conserver, en attendant la reprise, du personnel qualifié qui pourrait être tenté de quitter le Luxembourg comme l’on souligné les deux ministres.

Le chômage partiel sera réservé aux entreprises des branches d’activités suivantes: construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels (Code NACE 41.200) et démolition et préparation de sites (Code NACE 43.1). Le dispositif pourrait être étendu à d’autres corps de métier comme le génie civil, voire évoluer vers des plans de maintien de l’emploi comme réclamé par les professionnels. Une demande non retenue à ce stade.

Pour pouvoir solliciter le chômage partiel de source conjoncturelle, les entreprises des branches d’activités retenues doivent être établies au Luxembourg, disposer d'une autorisation d'établissement, ne pas connaître des difficultés de nature structurelle et s'engager à ne licencier aucun salarié pour raisons économiques.

La procédure complète pour bénéficier du chômage partiel conjoncturel est détaillée

Des mesures de soutien concrètes dans les trois semaines

Hier soir, lors de la cérémonie des vœux de la Fedil, le Premier ministre, (CSV), avait annoncé d. Des mesures qui devraient conjuguer «incitations fiscales pour ceux qui veulent investir dans la pierre afin de mettre à disposition des logements en location» et «des mesures de soutien pour les personnes à faibles revenus qui veulent acquérir ou louer des maisons». Des mesures qui seront applicables rétroactivement à la date du 1er janvier 2024.

«Cela va donner un coup de pouce au secteur de la construction. Nous préférons financer une activité économique plutôt que financer du chômage ou du chômage partiel», a ajouté le chef du gouvernement. Comme quoi, les deux ne sont pas exclusifs l’un de l’autre.

D’après les dernières données du Statec, le nombre de transactions portant sur des appartements est en baisse de 38,2% comparativement au troisième trimestre 2022. Le segment de la vente de maisons connaît également une forte baisse de l’activité au troisième trimestre 2023 de 47,3% par rapport au même trimestre de l’année 2022. L’activité sur le marché de la vente de terrains à bâtir enregistre un déclin de 56,4% sur la même période. Face à cette baisse de la demande, l’emploi dans le secteur a reculé de 2,7% d’octobre 2022 à octobre 2023.

En 2023, ce sont plus de 120 entreprises qui ont fait faillite, principalement des promoteurs et des constructeurs. Les artisans comme les menuisiers, les plâtriers, les peintres ou les couvreurs n’ont pas non plus été épargnés.