La dernière Schueberfouer a eu lieu en 2019, c’était la 679e édition de la sacro-sainte fête foraine du pays. (Photo: Nader Ghavami/archives Maison Moderne)

La dernière Schueberfouer a eu lieu en 2019, c’était la 679e édition de la sacro-sainte fête foraine du pays. (Photo: Nader Ghavami/archives Maison Moderne)

Si plusieurs fêtes foraines ou kermesses ont déjà été annulées pour cette année 2021, ce n’est pas encore le cas de la plus célèbre du pays. Les forains attendent une décision pour le 1er juillet, mais ont déjà fait le deuil d’une édition «normale».

«Je veux rester optimiste. Mais, depuis un an, la situation est vraiment très compliquée pour tout le secteur», confie Charles Hary, président de la Fédération nationale des commerçants forains (FNCF). En 2020, toutes les kermesses, cavalcades, fêtes foraines – dont la plus célèbre, la Schueberfouer – ont été annulées. «Même le marché de Noël, qui avait, pendant un temps, été envisagé, a été annulé deux semaines avant qu’il ne débute», se désole Charles Hary.

Pour l’édition 2021 de la Schueberfouer, «rien n’est encore tranché, nous avons fixé la date limite pour qu’une décision soit prise au 1er juillet afin d’avoir le plus de marge possible. L’an passé, les décisions ont été prises très tôt, dès le mois d’avril, nous avons donc espoir que les choses se passent mieux cette année.»

Des aides accordées aux familles de forains

Mais le président des forains est également lucide sur la situation sanitaire du pays. «La Schueber, c’est une fréquentation de deux millions de personnes, et même si elle a lieu, nous ne pourrons certainement pas l’organiser de manière ‘normale’, les gestes barrières seront toujours de rigueur. Mais si les restaurateurs de la foire doivent respecter une distance de deux mètres entre les tables, est-ce qu’ils pourront être rentables? L’accélération de la vaccination est forcément un espoir pour nous», questionne Charles Hary.

Les forains luxembourgeois présents à la Schueberfouer «ne sont pas propriétaires des grands manèges à sensations (qui appartiennent aux Français ou aux Allemands), ils tiennent plutôt des stands de confiseries, les restaurants, les autos tamponneuses», précise Charles Hary. «Certains ont mis leurs salariés en chômage partiel, d’autres tiennent sur leurs économies, d’autres encore utilisent leur camion pour travailler dans le transport. La situation n’est pas facile, nous avons tout perdu l’année dernière.»

La fête foraine de la Pentecôte pour l’instant maintenue

En contacts réguliers avec (DP), ministre du Tourisme et des Classes moyennes, les forains du pays ont pu bénéficier de deux fois 5.000 euros d’aides accordées pour chaque famille. «Et la Ville de Luxembourg nous a permis de travailler l’été dernier entre la mi-juillet et la mi-septembre, ce qui nous a fait une petite bouffée d’air.»

La Fédération représente une centaine de forains. Certains ont eu un chiffre d’affaires nul pour l’année 2020, «et il ne faudrait pas que cela recommence cette année».

Les discussions sont également en cours avec le ministère du Tourisme et des Classes moyennes quant aux futures aides octroyées pour l’année en cours, «mais ce ne sont pas des aides que nous voulons, ce que l’on veut, c’est travailler!», pointe Charles Hary.

Et si l’Éimaischen, le Mäertchen (qui devait débuter ce samedi 24 avril) ou encore la kermesse de Cessange ont été annulés, la fête foraine d’Esch-sur-Alzette, qui doit avoir lieu à la Pentecôte, tient toujours bon: «Nous saurons si elle est annulée le 5 mai», confie le président des forains.

Par contre, le 23 juin sera à nouveau un jour sans Fête nationale, pour la seconde année de suite.