(de g. à dr.) Étienne Schneider, Vice-Premier ministre, ministre de l'Économie, ministre de la Santé ; n.c. ; Pierre Gramegna, ministre des Finances ; S.A.R. le Grand-Duc héritier ; Majid Saif Al Ghurair, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Dubaï ; Dr Raja Al Gurug, Chambre de commerce et d'industrie de Dubaï ; Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de commerce © SIP / Jean-Christophe Verhaegen, tous droits réservés

(de g. à dr.) Étienne Schneider, Vice-Premier ministre, ministre de l'Économie, ministre de la Santé ; n.c. ; Pierre Gramegna, ministre des Finances ; S.A.R. le Grand-Duc héritier ; Majid Saif Al Ghurair, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Dubaï ; Dr Raja Al Gurug, Chambre de commerce et d'industrie de Dubaï ; Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de commerce © SIP / Jean-Christophe Verhaegen, tous droits réservés

Le duo de ministres joue son rôle d’ambassadeurs du Luxembourg aux Émirats arabes unis durant une mission économique qui permet, sur le long terme, de renforcer les relations bilatérales et, plus concrètement, de signer des accords de coopération.

Une  dans un pays comme les Émirats arabes unis, avec lesquels les ambitions d’échanges sont aussi fortes, implique la participation d’une multitude d’intervenants.

Il y a d’abord tous les personnages de l’ombre, les «facilitateurs» des bons contacts pris entre les bonnes personnes au bon moment: quelques hauts fonctionnaires, les membres de la Chambre de commerce, les membres de l’ambassade du Luxembourg aux Émirats arabes unis, notamment.

Il y a ensuite les premiers rôles institutionnels: les cadres de Luxembourg for Finance, de la Lhoft, du Liser, du List… Puis il y a les acteurs eux-mêmes, sans qui la pièce n’aurait pas de sens: les décideurs, patrons d’entreprise, avocats…

Mais pour séduire le grand public, il faut aussi des vedettes au plus haut niveau de l’État. La présence du  facilite incontestablement les contacts, en faisant preuve d’une grande décontraction. «On ne s’en rend pas compte, mais », raconte un officiel.

Sur place, le duo que composent  (DP), ministre des Finances, et  (LSAP), vice-Premier ministre, ministre de l’Économie et de la Santé, fait merveille. Entre poignées de main, accolades et mots aimables, ils ont parfaitement compris que le «relationnel» était primordial au Moyen-Orient. Une attitude qui n’est pas feinte.

La dernière comme ministre, la première en tant qu’ami

À la Chambre de commerce et d’industrie de Dubaï, , Étienne Schneider a ainsi mis la salle dans sa poche en quelques phrases, préparant on ne peut mieux le terrain à son alter ego du gouvernement.

«Je me souviens de ma première mission économique ici. Je suis venu en tant que ministre, aujourd’hui je suis là en tant qu’ami. J’ai décidé de renoncer à mes fonctions et je ne serai donc pas là pour l’inauguration de l’Exposition universelle en tant que ministre. Mais je vous promets que je serai là en tant qu’ami. Vous savez, ce qui compte le plus pour moi aux Émirats, ce sont les gens, car c’est vous qui faites la différence», a-t-il ainsi déclaré.

Pierre Gramegna a pris sa suite devant une salle conquise d’avance pour évoquer le sujet sensible aux oreilles des Émiratis: celui de l’avenir du secteur financier européen après le Brexit. «Étienne va me manquer, c’est clair», dit-il d’emblée.

Le Brexit? Deux bonnes nouvelles

Et c’est en toute décontraction, en maniant un certain humour, en jonglant avec les bons mots et en alignant quelques chiffres que le ministre des Finances a expliqué «pourquoi le Brexit, c’est d’abord plusieurs bonnes nouvelles».

La première? «C’est fait, et cela signifie la fin de l’incertitude. On a réussi un divorce à l’amiable. Je pense que certains dans la salle savent à quel point réussir cela n’est pas facile», poursuit-il, entraînant quelques sourires, parfois un peu crispés.

La seconde est «que l’effet domino que l’on pouvait craindre n’aura pas lieu. L’Europe ne souffrira pas autant de ce départ que ce que l’on pouvait attendre.»

Mais le Brexit, évidemment, reste aussi un échec. «On perd de la substance et une grande place financière comme Londres», admet Pierre Gramegna. Qui rappelle que nombre d’institutions ont fait le choix de revenir sur le sol de l’Union, car c’est là que leur business se trouve. Pour éviter tout malentendu, il précise aux hommes d’affaires venus l’écouter «que je ne vous demande pas de fermer vos bureaux de Londres pour venir à Luxembourg. Mais on peut évidemment collaborer.»

Un sans-faute

Les fintech, la finance durable et la transition énergétique ont aussi été mises en avant par le ministre, qui sait manier la chute comme le ferait tout acteur lors d’une bonne prestation publique: c’est donc , expliquant que le Luxembourg est le premier centre de fonds d’investissement distribués à l’international, via plusieurs prestataires expérimentés.

Coach en investissement, très intéressé par le Luxembourg pour ses riches clients, Tanweer Contractor a été séduit par les ministres. Et rassuré «sur le fait que votre pays présente bien des avantages, une stabilité et de solides perspectives de développement».

Aux Émirats, le duo ministériel semble donc faire un sans-faute. Pour une dernière du genre avant le départ d’Étienne Schneider du gouvernement le 4 février prochain.