C’est en février 2019 que Laurent Tall ouvre l’établissement «Les saveurs du Sénégal – chez Bibita», rue du Commerce à Esch-sur-Alzette. Depuis, il propose une version fast-food des plats de son pays d’origine. «Tous les menus sont prêts avant l’ouverture, les gens sont servis très rapidement. C’est donc un concept unique au Luxembourg pour de la nourriture africaine.»
Originaire de Saint-Louis, Laurent Tall (40 ans) a longtemps vécu à Dakar, la capitale du Sénégal, avant de s’installer au Luxembourg. C’était il y a 17 ans. Il était venu voir des membres de sa famille qui vivaient ici. «Je ne comptais pas du tout m’installer au Luxembourg, mais finalement ça s’est fait et j’y ai été très bien accueilli.» Son épouse le rejoint quelques années plus tard et, aujourd’hui, ils y vivent en famille avec leurs quatre enfants.
Fast-food version africaine
Dans l’aventure du restaurant africain, il travaille uniquement avec son épouse. L’idée lui est venue alors qu’il travaillait comme chef de rang dans un restaurant d’Esch. «J’ai proposé au patron d’ajouter une page de produits sénégalais à la carte.»
Mais en 2017, à la fermeture de l’établissement, il réfléchit à développer lui-même le concept. «J’ai monté un business plan et j’ai rencontré l’équipe de Microlux lors du Festival des migrations. Je n’ai même pas essayé de contacter une banque, je savais que je n’avais aucune chance.»
«La formule fonctionne bien», constate-t-il. Il accueille aussi bien des clients originaires d’Afrique – étonnamment, peu de Sénégalais – que des Européens. «Nous livrons aussi à la demande dans des entreprises jusqu’à Luxembourg», explique-t-il. Cette année, il entend d’ailleurs ouvrir un second établissement dans le quartier de la gare, à Luxembourg-ville. «Je chercherai l’emplacement avant l’été.»
Monter une entreprise au Luxembourg n’est pas facile.
Expliquant avoir développé cette activité par passion – il maintient à côté de cela une activité de DJ et d’organisateur de concerts d’artistes africains –, il regrette par contre le manque d’aide de l’État aux petites entreprises. «Monter une société au Luxembourg n’est pas facile», convient-il. «On nous réclame directement beaucoup d’argent alors que l’activité démarre à peine. J’aurais aimé un peu plus d’aide.»