Walter Grzymlas a fondé Saturne Technology au début du siècle. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Walter Grzymlas a fondé Saturne Technology au début du siècle. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

L’entreprise luxembourgeoise Saturne Technology est spécialisée dans la découpe laser de métaux. Parmi ses clients figurent de grands noms de l’aéronautique.

Quel est le point commun entre une pièce destinée au TGV, un moteur de fusée et un composant du Rafale? Ils sont tous manufacturés chez Saturne Technology, une PME luxembourgeoise basée à Contern.

Saturne Technology fait de la découpe laser haute couture.

Walter GrzymlasCEO et fondateurSaturne Technology

«Saturne Technology fait de la découpe laser haute couture», résume, sourire en coin, son fondateur et patron, Walter Grzymlas. Ingénieur en métallurgie des matériaux, le Français a quitté le salariat pour se lancer dans l’entrepreneuriat en 2001 au Luxembourg. «C’était le pays le plus attractif», admet-il.

Dans son hall de 5.000 m2, des lasers et autres imprimantes 3D produisent chaque année 1,5 million de pièces. «Notre force, c’est notre savoir-faire avec un service qui va de la conception à la validation sans oublier la production de pièces pour le client.» Dans l’aéronautique, il faut entre deux mois et deux ans de la conception à la livraison des pièces.

Les États-Unis dans le viseur

Sur pareille niche, l’export pèse lourd: les trois quarts de la production quittent le Grand-Duché. Pour se faire connaître, la PME participe à des salons professionnels, entre trois et cinq par an: «Nous étions au Bourget en juin dernier au stand du ministère de l’Économie, c’est une chance car cela nous coûterait dix fois plus cher si nous devions y participer seul».

Le dirigeant dit mettre en avant l’identité luxembourgeoise de son entreprise à l’étranger, et commence à regarder plus loin que les frontières européennes. «Nous souhaiterions ouvrir une succursale aux États-Unis dans les cinq prochaines années», confie Walter Grzymlas.

Son entreprise cible trois secteurs particuliers: l’aéronautique et le spatial, le médical avec la fabrication d’implants, d’outils d’opération et de lames d’amputation et enfin de l’industrie en général. «C’est très diversifié mais il s’agit toujours de produits compliqués à réaliser et à haute valeur ajoutée».

Chère inflation

Un autre marché commence à ouvrir l’appétit de la PME: celui des véhicules électriques et à hydrogène. Elle y voit un potentiel de croissance, mais reste discrète sur la teneur de son implication sur ce marché.

Ce qui est certain, c’est qu’à l’ombre du carnet de commandes pointent deux épées de Damoclès bien connues des entreprises: la flambée des coûts de l’énergie et celle des matières premières, qui pousse Saturne Technology à ronger ses marges.


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L’an dernier, elle a enregistré une perte de 1,7 million d’euros, doublée par rapport à 2021 selon le bilan paru au Registre de commerce et des sociétés.

Cet article s’inscrit dans le cadre d’une série d’été dédiée aux success stories entrepreneuriales luxembourgeoises. Rendez-vous mercredi prochain avec la société Hein.