, , … Ce sont autant de personnes que la cellule de contact tracing du Luxembourg doit appeler. Alors qu’il y a encore quelques semaines, «nous avions moins de 100 cas par jour», témoigne Anne Vergison, la responsable du service.
Conséquence, «on met deux à trois jours pour appeler une personne positive, parfois quatre», admet-elle. «Avant, on ne quittait pas le bureau tant que tous les cas positifs du jour n’avaient pas été prévenus. Aujourd’hui, ce n’est plus possible», regrette-t-elle.
Il s’agit néanmoins de prévenir le jour même les personnes «prioritaires», comme le personnel soignant, les résidents de maisons de soins ou encore les élèves. Une alerte informe les équipes lorsqu’elles mettent en relation les données de la Santé avec les résultats reçus des laboratoires.
De 1.000 à 4.000 mails par jour
Pour rattraper son retard, la cellule a donc décidé de «ne plus appeler systématiquement les contacts».
Une équipe d’une vingtaine de personnes se charge de prévenir par téléphone toutes les personnes testées positives, une fois qu’elle a reçu leurs résultats de la part des laboratoires. Le week-end dernier, elle a pu appeler 450 patients par jour.
Avant, elle leur demandait avec qui ils avaient été en contact pendant les 48 heures précédentes, et se chargeait de les appeler. Pour certains, il n’y avait que les membres de la famille. Pour d’autres, cela pouvait aller «jusqu’à 80 personnes», quand quelqu’un avait participé à un match de foot par exemple.
Désormais, les personnes positives doivent informer elles-mêmes leurs contacts à haut risque, c’est-à-dire avec lesquels elles ont été plus de 15 minutes, sans masque ou distance de deux mètres, par exemple lors d’un repas. Quitte à ce que certains passent entre les mailles du filet… «Nous avons du mal à évaluer cela pour le moment. Je pense que les gens sont quand même conscients de la nécessité de respecter les mesures», estime Anne Vergison. La cellule de traçage n’a pas totalement abandonné cette mission, qu’elle réalise dans certaines situations.
Les cas contacts doivent ensuite remplir un formulaire sur un et l’envoyer à . Une autre équipe dédiée, de 16 à 20 personnes, réceptionne alors et leur envoie en retour leur ordonnance pour aller se faire tester ou leur certificat de quarantaine. En ce moment, ils reçoivent près de 4.000 mails par jour (contre 1.000 avant la recrudescence des cas) et connaissent eux aussi du retard dans la délivrance des documents. «Les informaticiens travaillent à automatiser le système», assure Anne Vergison.
55 nouvelles recrues
En plus de cela, la cellule de traçage a recruté plus de 55 personnes ces deux dernières semaines. «On va approcher des 120 personnes», se réjouit sa chef. «Nous avons énormément d’embauches encore en cours.» Tous ne sont pas employés à temps plein et viennent d’horizons différents: employés de chez Luxair en chômage partiel, chômeurs inscrits à l’Adem, membres de l’armée, bénévoles… Anne Vergison espère rapidement atteindre un effectif de 150. Tout ce monde ne rentrait plus dans les locaux de l’Inspection sanitaire à Hamm et la cellule a déménagé dans une surface deux fois plus importante cette semaine, dans les anciens bâtiments de l’entreprise Ferrero au Findel.
Il faut néanmoins s’interroger sur l’efficacité du traçage, qui n’a pas permis d’éviter la seconde vague. «Le problème avec ce virus, c’est que les gens sont plus contagieux avant les symptômes qu’après (selon une en Chine, ndlr). La moitié des contaminations ont lieu avant que la personne soit testée positive», justifie Anne Vergison. «Les asymptomatiques ne sont pas toujours testés», poursuit-elle. Le tracing permet en tout cas de «limiter la dispersion, en mettant les contacts en quarantaine».
«C’est l’un des éléments de contrôle, mais pas le seul.» Ce n’est qu’additionné avec une quantité importante de tests et un respect des gestes barrières qu’il permettra, selon elle, d’endiguer la pandémie.