Au pays des fleuves fous, le Bangladesh, le bateau-hôpital de Friendship a pu aller dans des zones privées de services médicaux. Grâce à Satmed, la plateforme lancée au Luxembourg en 2014. (Photo: Satmed)

Au pays des fleuves fous, le Bangladesh, le bateau-hôpital de Friendship a pu aller dans des zones privées de services médicaux. Grâce à Satmed, la plateforme lancée au Luxembourg en 2014. (Photo: Satmed)

Sept ans après sa création, la plateforme Satmed, financée par le Luxembourg dans le cadre de son aide au développement et rendue possible par SES, a été prolongée pour quatre années supplémentaires. Un outil précieux pour la médecine qui n’est pas connectée.

«Intelligente». À l’heure où l’on ne parle que de médecine connectée, d’e-santé, de plateformes de télémédecine ou d’opérations à des milliers de kilomètres de distance grâce à la 5G, le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, (LSAP), a le mot juste.

Lancée en 2014, la plateforme continue de rallier les ONG du bout du monde, celles qui ne sont reliées à aucune technologie moderne, où il est parfois impossible de seulement se parler, alors établir un diagnostic…

Le ministre a annoncé ce mercredi après-midi un nouvel accord de quatre ans (jusqu’en 2024), pour six millions d’euros, avec SES. Au leader mondial des opérateurs de satellites la charge d’amener la connectivité même dans ces endroits les plus reculés, et à l’État de favoriser le développement de cette plateforme ouverte et de stocker les données médicales dans un data center luxembourgeois.

Pour le managing director de SES Techcom, qui gère la dimension opérationnelle du projet, Satmed 2.0 va vivre une troisième phase d’accélération de sa croissance. Aux côtés des ONG qui ont déjà rejoint le mouvement, comme Friendship, German Doctors, Archemed, Cure ou la Fondation Raoul Follereau, par exemple, Alain Kuresevic espère ajouter de nouveaux acteurs, supranationaux, comme l’OMS, ou «cross-nationaux» (sur plusieurs pays).

Il entend aussi favoriser le développement de nouvelles solutions à ajouter à cette plateforme, comme l’intelligence artificielle, pour établir des diagnostics plus précis à la lecture de radios. «L’essentiel pour ceux qui nous rejoignent est que leur application ait du sens, qu’elle soit au bénéfice des utilisateurs dans une situation médicale difficile.» Pour l’instant, une dizaine de rubriques sont accessibles, comme l’accès aux données médicales de patients, la consultation à distance ou le stockage de données médicales en images.

En sept ans, Satmed a dopé le développement de la médecine en Sierra Leone, en Guinée, au Niger, au Bénin, en Érythrée, au Bangladesh et aux Philippines. L’arrivée, aussi annoncée pendant la conférence de presse, de la «Chaîne de l’espoir» amène trois projets: en Jordanie, pour une trentaine d’opérations d’enfants en fin d’année, au Sénégal et aussi au Bangladesh.

Dans ce dernier pays, autrefois «le pays des fleuves fous», où les plus pauvres cultivent de plus en plus la terre dans le lit des rivières et qui est parmi les plus pauvres de la planète, Runa Khan (Friendship) est une nouvelle fois venue dire combien la connectivité venue du ciel était précieuse pour son bateau médical, projet unique au monde.