À partir de ce mercredi matin, My Sardines lance une levée de fonds des temps modernes, adossée à des boîtes de sardines millésimées. (Photo: My Sardines)

À partir de ce mercredi matin, My Sardines lance une levée de fonds des temps modernes, adossée à des boîtes de sardines millésimées. (Photo: My Sardines)

La sardine est devenue mercredi un support d’investissement. La filiale de Luxfactory, My Sardines, lance son crypto-asset, le SardineCoin, adossé à une boîte de sardines millésimée. Un moyen de «tokeniser» des objets de collection, habituellement bloqués pour des années.

aime les sardines. Assez pour préférer les conserver au moins 10 ans au lieu de les manger directement pour leur richesse en oméga-3. Car la sardine millésimée n’est pas une sardine comme les autres: retournée tous les six mois pour bien mélanger l’huile avec le poisson, elle voit, au fil des années, son arête centrale disparaître, sa viande se confire, et ses saveurs se révéler, assure le communiqué de presse expédié aux rédactions comme une bouteille à la mer.

Les gourmets se les arrachent, à prix d’or, parfois jusqu’au 50e anniversaire de la boîte qui les contient, fabriquée par de belles maisons comme la Conserveira de Lisboa, La Perle des Dieux ou la Compagnie bretonne.

Ces sardines-là, traitées comme ça, peuvent voir leur valeur augmenter de 30% par an les premières années de conservation. Sur eBay, explique M. Grandidier, une boîte acquise pour deux euros il y a 14 ans s’est récemment vendue pour 56 euros.

InTech et CoinPlus associées au projet

En marge du dernier Web Summit, à Lisbonne, le président de Luxfactory et de sa filiale My Sardines a discrètement quitté la délégation luxembourgeoise pour finaliser un «deal» qui a l’air amusant, mais qui fait l’objet d’une stratégie à la ligne (!) près.

Ce matin, avec le soutien d’InTech, la filiale de Post qui a développé la plate-forme, et CoinPlus, une start-up luxembourgeoise spécialisée dans les Solo Cards (qui représentent des jetons), il lance son ICO, comprenez une levée de fonds adossée à des jetons numériques (les SardineCoin). «Les personnes pourront enregistrer leur wallet privé,  ou simplement en scannant leur carte My Sardines pour ceux qui en ont eu une (les 100 premières personnes intéressées pourront venir en chercher une gratuitement au siège de My Sardines). Les personnes peuvent investir de 5 à 10.000 euros directement sur le site, et au-delà de cette somme, ils doivent prendre contact avec l’équipe de direction.»

Chaque jeton vaudra une boîte de sardines millésimées. La totalité des fonds recueillis servira à acheter un mélange des anciens millésimes encore disponibles sur le marché.

Levée de fonds jusqu’au 31 décembre

L’ICO réservée à des acteurs locaux ou de la Grande Région s’achèvera le 31 décembre, et les tokens seront émis au plus tard le 1er avril. Vous l’avez? Le 1er avril. Mais ce ne sera pas un poisson d’avril. Plutôt un moyen de rendre «liquide» (!) un asset habituellement bloqué pendant au minimum 10 ans et jusqu’à 50 ans.

Et derrière cette opération d’un genre tout à fait particulier se cache la volonté de l’entrepreneur de tokéniser tous les objets de collection.

Si vous n’avez pas encore mordu à l’hameçon de cette opération – les régulateurs appellent généralement à être très prudents avec les ICO –, c’est probablement que vous croyez encore que le port de Marseille a été bouché par une sardine. Alors que tout le monde sait qu’: en mai 1780, la marine britannique a torpillé un de ses bateaux revenant d’Inde, le «Sartine». Avec un «t». En référence au ministre de la Marine sous Louis XVI, Antoine de Sartine. Qui a bouché le port de Marseille. Ou presque.