Xavier Bettel a longuement entendu les syndicats OGBL, CGFP et LCGB et leur a fixé un nouveau rendez-vous le mardi 19 mai. (Photo: Matic Zorman/Archives)

Xavier Bettel a longuement entendu les syndicats OGBL, CGFP et LCGB et leur a fixé un nouveau rendez-vous le mardi 19 mai. (Photo: Matic Zorman/Archives)

LCGB, OGBL et CGFP ont rencontré le Premier ministre et le dialogue a pu être renoué. Une nouvelle réunion aura lieu le mardi 19, mais avant, sans doute, une tripartite le 10 juin. 

Le dialogue social est rétabli et la réunion à laquelle le Premier ministre (DP) avait convié les syndicats LCGB, OGBL et CGFP, et plusieurs membres du gouvernement, au château de Senningen ce jeudi 14 mai à 14h, a duré plus de deux heures. L’occasion de mettre à plat les différents dossiers qui fâchaient les parties depuis quelque temps.

«On a donc évoqué la ‘loi pandémie’, qui désormais s’appellera ‘loi Covid-19’», explique , présidente de l’OGBL. À leur grande colère, relayée notamment en début de semaine et intitulé «Et maintenant, monsieur le Premier ministre». 

«Je pense d’ailleurs que c’est ce courrier qui a provoqué cette réunion à Senningen», estime , président du LCGB. «C’était important car nous avons des craintes au niveau des libertés syndicales par rapport à ce projet.»

Le Premier ministre a en tout cas voulu rassurer les syndicats et a d’ores et déjà fixé un nouveau rendez-vous au même endroit mardi matin à 10h, avec la ministre de la Santé (LSAP), pour détailler aux syndicats les détails du projet de loi. Ce sera, dit-on, le seul point de l’ordre du jour.

Bons de consommation et cellule de reconversion

Les représentants des syndicats ont aussi pu évoquer les éléments de leur stratégie de sortie de crise. Certains sont communs, «comme le maintien de l’emploi et du pouvoir d’achat, et même son renforcement», note Nora Back. Mais chacun a aussi ses spécificités. L’OGBL suggère ainsi la distribution de «bons de consommation aux résidents et aux frontaliers, pour aller chez le coiffeur, dans un restaurant». La prolongation des mesures de chômage partiel au-delà de la crise fait aussi partie des priorités.

Le LCGB veut pour sa part «une amélioration de ce chômage partiel, avec un plafond du montant reversé à hauteur de 90% plutôt que 80% actuellement, et au maximum cinq fois le salaire minimum, contre deux fois et demie pour le moment». Patrick Dury veut aussi «proposer des modèles alternatifs au chômage, notamment dans les entreprises où la reprise est plus lente. On doit réinstaurer des travaux d’intérêt public, avoir une plus grande mobilité des travailleurs puis réintégrer les gens dans leur entreprise quand c’est le moment». Le LCGB plaide aussi en faveur d’une cellule de reconversion «comme ce fut le cas au moment de la crise de la sidérurgie».

Non à une tripartite élargie

Des sujets qui devraient être à l’ordre du jour d’une réunion le 10 juin, sans doute en tripartite. «Le Premier ministre a fixé cette date car il pense qu’à ce moment il aura plus de chiffres sur la récession et l’impact de la crise sanitaire sur les finances», indique Nora Back. La réunion pourrait aussi, explique Patrick Dury, avoir lieu sous la forme d’une «bipartite si une tripartite ne se justifie pas».

En tout cas, les syndicats ne sont pas favorables, ils l’ont dit, à l’idée de Xavier Bettel ». Pour Nora Back, «c’est inutile: on connaît un dialogue social institutionnalisé et qui fonctionne». Même écho de la part de Patrick Dury: «Le modèle de tripartite est né dans les années 77-78 et est éprouvé. Ce n’est pas le moment de changer alors que 44% de la main-d’œuvre du pays est au chômage.» 

Et les syndicats conviennent en chœur que «pour faire face à la crise au niveau d’un petit pays comme le Luxembourg, il n’y a qu’un dialogue entre gouvernement, syndicats et patronat qui sera efficace».  Et cela, conclut Patrick Dury, «sous l’égide du Premier ministre directement».