Pour exercer son art au Luxembourg, un tatoueur doit suivre une formation de 21 heures en lien avec les règles d’hygiène, d’information au client… (Photo: Bruno Oliveira/Maison Moderne/archives)

Pour exercer son art au Luxembourg, un tatoueur doit suivre une formation de 21 heures en lien avec les règles d’hygiène, d’information au client… (Photo: Bruno Oliveira/Maison Moderne/archives)

Le tatouage est (re)devenu, en quelques années, un phénomène de mode. Les salons qui en proposent se sont multipliés. L’application de la loi votée en mai 2018 régissant les bonnes pratiques du secteur sera, sous peu, réellement contrôlée sur le terrain.

En noir ou en couleurs. Sur les bras, les jambes, le dos, le torse ou le visage, le tatouage est (re)devenu un phénomène de mode depuis quelques années. Les salons se sont logiquement multipliés, proposant aussi souvent des services annexes comme le piercing ou le «cutting». Pour le meilleur, mais aussi pour le pire.

Ainsi, début août, le ministre fédéral belge de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit), a mis en avant des statistiques inquiétantes. En 2019, 39 des 48 salons contrôlés en Belgique étaient en infraction. En 2020? 60 cas problématiques pour 74 contrôles. En 2021, la pandémie n’a permis que six contrôles. Mais quatre ont débouché sur des constats d’infraction. Outre le manque d’informations données ou les lacunes au niveau de l’hygiène, plusieurs tatoueurs étaient tout simplement non agréés. La Belgique impose une formation de 20 heures (sur la stérilisation, l’hygiène, la gestion d’une hémorragie…) pour pouvoir pratiquer. 1.995 tatoueurs ont effectué cette démarche et sont enregistrés auprès de l’administration. Mais on estime que 450 autres travaillent sans.

Plusieurs députés demandent donc que les contrôles soient renforcés.

Une formation de 21 heures

Qu’en est-il au Luxembourg, «sur les conditions d’hygiène et de salubrité relatives à la pratique des techniques de tatouage» en mai 2018 (la Belgique en dispose depuis 2005, ndlr)?

Le ministère de la Santé, sollicité par Paperjam, assure que «l’application de la loi au Luxembourg est actuellement plus stricte sur les mesures d’hygiène à respecter qu’en Belgique». Sans donner plus de détails, si ce n’est que «les salons de tatouage doivent demander au ministère de la Santé une autorisation d’exercice en attestant de l’exécution d’une formation de 21 heures sur l’hygiène à mettre en place pour ces pratiques. L’inspection sanitaire s’assure de la qualité de la formation».

D’abord, la prévention

Si la formation est contrôlée, ce n’est pas encore le cas de la pratique. Mais les contrôles sur le terrain sont annoncés comme «à venir prochainement».

De manière préventive, d’abord, et potentiellement répressive, ensuite. «Durant la période de Covid intense, des échanges ont eu lieu à plusieurs reprises avec les organisateurs de conventions et représentants de tatoueurs pour s’assurer de la mise en place des exigences légales. Dans un premier temps, il est prévu de réaliser des visites préventives et de conseil avant de mettre en place un contrôle systématique comme en Belgique qui permettra d’évaluer l’adhérence aux prescriptions légales», confirme le ministère. De plus, des interventions sont possibles «pour une inspection en cas de pratique non conforme dénoncée par un particulier».

Le Luxembourg accueille par ailleurs chaque année plusieurs conventions de tatouage qui proposent les services de tatoueurs internationaux. Ceux-ci doivent soit disposer de l’équivalence de la formation donnée au Luxembourg ou en Belgique, soit «réaliser une formation de deux heures en ligne comportant les principes essentiels à maîtriser pour la sécurité des clients».