Organisé courant janvier, le salon Vakanz réunissait chaque année plus de 200 stands et jusqu’à 30.000 visiteurs. (Photo: LaLa La Photo, Keven Erickson, Krystyna Dul/Maison Moderne/Archives)

Organisé courant janvier, le salon Vakanz réunissait chaque année plus de 200 stands et jusqu’à 30.000 visiteurs. (Photo: LaLa La Photo, Keven Erickson, Krystyna Dul/Maison Moderne/Archives)

Perdu de vue depuis 2020, Vakanz, le salon dédié au tourisme et au voyage, paraît à présent définitivement condamné. Les professionnels du secteur ont préféré jeter l’éponge. La raison: une rentabilité jugée insuffisante.

«On a tourné la page.» L’heure n’est toujours pas à l’annonce officielle, genre cérémonie d’adieu en bonne et due forme et enterrement de première classe, mais c’est tout comme. Car à l’image du président de l’Union luxembourgeoise des agences de voyages (Ulav), , les professionnels du secteur ont fait leur deuil du salon Vakanz, date historique et porteuse dans le calendrier de l’organisateur, Luxexpo The Box. L’événement dédié au tourisme et au voyage avait lieu chaque année courant janvier, à l’heure où s’anticipent les vacances d’été – et les autres – pour conjurer les férocités de la déprime hivernale.

La dernière édition s’était déroulée dans le monde d’avant, en 2020, à peine quelques semaines avant que la pandémie ne réduise la planète au silence. Depuis, les voyagistes sont repartis de plus belle, soldant d’ailleurs l’année 2023 sur des chiffres comparables à ceux de 2019, période pré-Covid. Mais cette grande foire annuelle qui attirait plus de 200 exposants – luxembourgeois, mais pas uniquement – durant trois jours, continue, elle, de jouer les Arlésiennes. Son site internet est toujours actif et un bulletin d’inscription est disponible. «Les dates du salon vous seront prochainement dévoilées», peut-on lire. Une promesse apparemment sans lendemain.

Le CEO de Luxexpo The Box, , avait mis sur le compte du «flou en matière de visibilité à moyen terme» lié, selon lui, aux dernières retombées de la crise sanitaire l’absence de Vakanz, l’année dernière. L’hypothèse d’une réapparition n’était toutefois pas écartée, y compris dans un format différent, ou en tout cas revisité. Mais pareille perspective s’est irrémédiablement éloignée. Et ce, de manière définitive semble-t-il. Après avoir longuement pesé le pour et le contre et fait leurs comptes, les voyagistes ont abouti à la conclusion que le jeu n’en valait peut-être plus la chandelle et qu’ils pouvaient, en définitive, très bien se débrouiller tout seuls, sans appui de l’événementiel. Et sans avoir à mettre la main au portefeuille, surtout.

«Nous ne perdons rien»

«De notre côté, c’est fini», annonce donc Fernand Heinisch. «C’était une belle fête, mais ce n’était que ça. Nous sommes en contact avec les clients tous les jours, c’étaient les mêmes lors du salon. À l’arrivée, notre chiffre d’affaires est le même avec ou sans Vakanz. Nous ne perdons rien», poursuit le président de l’Uval, pour qui «le retour sur investissement ne représentait pas suffisamment».

D’après l’Uval, il en coûtait entre 30.000 et 150.000 euros, selon la visibilité des exposants, pour occuper un stand tout un week-end durant. Dans ces conditions, «il faut beaucoup travailler» pour rentrer dans ses frais, glisse Fernand Heinisch. Plus du tout motivés, l’Ulav et sa quarantaine de membres ont fait le choix de mettre un frein.

Le compteur s’arrête donc à 29 éditions pour Vakanz, qui devrait ne jamais fêter ses 30 années d’existence. L’histoire retiendra que le salon avait battu son record d’affluence en 2020, à l’occasion de ce qui serait son ultime tour de piste, avec plus de 30.000 personnes dans les allées de Luxexpo The Box. Contacté, l’organisateur n’avait pas encore donné suite à nos sollicitations au moment de la publication de cet article.