Charles Audenaert: «Nous réfléchissons à la possibilité de lancer une offre de cours virtuels. Il serait ainsi possible de filmer les cours collectifs et de proposer un abonnement moins cher pour les personnes qui souhaitent les suivre uniquement à distance.» (Photo: Shutterstock)

Charles Audenaert: «Nous réfléchissons à la possibilité de lancer une offre de cours virtuels. Il serait ainsi possible de filmer les cours collectifs et de proposer un abonnement moins cher pour les personnes qui souhaitent les suivre uniquement à distance.» (Photo: Shutterstock)

Comment les entreprises s’adaptent-elles à la crise? Innovation, changement de business model ou nouvelles solutions/produits... pour faire face au coronavirus, les entreprises ont dû se réinventer. Tour d’horizon des salles de sport.

De nombreuses salles ont adapté leurs offres d’abonnement et de cours, et profitent de la période pour innover et gagner en notoriété.

Les clubs sont tous fermés, mais les gens n’ont jamais été aussi disponibles pour pratiquer du sport. Les salles l’ont bien compris et ont rapidement réorienté leur offre de cours vers une offre en ligne et en «live», grâce aux coachs sportifs, qui se filment depuis la salle de sport désertée ou à leur domicile.

C’est lundi 12h, l’heure du cross-training via lnstagram Live chez Jims (deux clubs au Luxembourg), qui a uni ses forces avec les salles de Belgique. Pas le temps le midi? Le soir, cours de rattrapage avec du body combat, une séance de cuisses-abdos-fessiers et du yoga, cette fois en Facebook Live.

Et pour ceux qui boudent les cours en direct, la plupart des clubs mettent les «replay» à disposition, ou partagent des programmes d’entraînement. CK Fitness (quatre clubs) propose ainsi en accès libre plusieurs vidéos de cours et des conseils en nutrition et santé.

Des possibilités supplémentaires sont également offertes aux seuls membres des clubs sur leurs applis mobiles respectives. Jims propose l’accès aux applis «mywellness», en partenariat avec Technogym, et «Les Mills On Demand», tandis que Basic-Fit capitalise sur son appli déjà très fournie. De son côté, Factory 4 (Gasperich) utilise Zoom pour ses cours collectifs et pour le coaching individuel.

Ces initiatives rencontrent un tel succès que les clubs poursuivront les entraînements en ligne après le confinement. «Nous réfléchissons à la possibilité de lancer une offre de cours virtuels. Il serait ainsi possible de filmer les cours collectifs et de proposer un abonnement moins cher pour les personnes qui souhaitent les suivre uniquement à distance», anticipe Charles Audenaert, coordinateur des ventes chez Factory 4.

Compensation solidaire

Les clubs ne manquent pas non plus d’idées pour conserver un minimum de chiffre d’affaires et, surtout, la fidélité de leurs membres. Tout en augmentant leur capital sympathie.

«Nous avons dès le départ mis nos associés autour de la table et nous avons réagi très vite, en envoyant un sondage à nos membres. Sur la base des réponses reçues, nous avons adapté notre politique de compensation», signale Yves Marchello, administrateur délégué de Jims Luxembourg. Différentes options sont proposées, dont le soutien de l’entreprise par le maintien de la cotisation (avec une petite surprise à la clé à la réouverture du club). Une solution que les adhérents préfèrent généralement à la suspension de leur abonnement.

Basic-Fit (neuf clubs) leur suggère aussi de faire évoluer leur abonnement vers une version Premium pour soutenir le club et profiter d’avantages supplémentaires, dont un sac de «goodies» sportifs. Factory 4 ajoute une autre possibilité, à savoir le fait de pouvoir créditer le nombre de mois perdus en achats au magasin du club, ou en invitation pour un proche.

«Nous avons eu beaucoup de réponses en faveur de la solidarité avec l’entreprise et du maintien du paiement de la cotisation grâce à notre communauté fidèle, ce qui nous permet de stabiliser la situation», atteste Yves Marchello. Mais ces démonstrations de solidarité ne compenseront pas totalement les pertes de revenus. «La situation demeure compliquée pour nos employés, nos fournisseurs et nos coachs. Malgré nos initiatives, les charges courantes restent d’actualité et les loyers doivent continuer à être payés», déclare Yves Marchello. «Les revenus liés au coaching individuel ou aux achats au bar ou au magasin constituent des pertes sèches», ajoute Charles Audenaert.

Les questions concernant la réouverture demeurent également nombreuses: «Devra-t-on filtrer le nombre d’entrées et le nombre de personnes participant aux cours collectifs? Les machines devront-elles être déplacées pour respecter la distanciation?», s’interroge Charles Audenaert. Les précautions d’hygiène seront en tous cas accrues. «Nous réfléchissons à des mesures sanitaires renforcées, comme la prise de température à l’entrée, la mise à disposition de gel hydroalcoolique, le port de masques ou encore le nettoyage et la désinfection des machines à un rythme plus fréquent», expose Yves Marchello, qui attend le feu vert pour enfin lancer l’inauguration de son club du Kirchberg, au sein d’Infinity, qui aurait dû avoir lieu le 17 mars...