Les nuages s’amoncèlent à l’horizon pour les entreprises qui doivent retrouver des marges de manœuvre avec l’appui des autorités. (Photo: Shutterstock)

Les nuages s’amoncèlent à l’horizon pour les entreprises qui doivent retrouver des marges de manœuvre avec l’appui des autorités. (Photo: Shutterstock)

La météo économique sera plutôt maussade sur tous les fronts l’an prochain, selon la Chambre de commerce. Les entreprises sont prévenues. Le moment de s’attaquer aux problèmes structurels du pays pour leur permettre d’affronter 2020.

«Le ralentissement, oui. La récession, non.»  résumait mercredi, en une formule, la tendance économique à prévoir pour 2020.

C’est un bulletin météo macroéconomique plutôt maussade qui est dressé. Avec un ciel chargé de nuages variés (tensions commerciales, contraintes politiques, récession industrielle, taux bas...) à travers desquels les rayons de la croissance peineront à percer.

La tempête de la crise n’est pas annoncée, mais le creux conjoncturel, accompagné de bourrasques d’incertitudes politiques et sur les marchés, va souffler, prévenait la Chambre de commerce à l’occasion de sa conférence de presse annuelle sur l’économie luxembourgeoise.

Aux côtés de la head of economic affairs, Christel Chatelain, et du chief economist, Marc Wagener, le directeur général a souligné la tendance générale au ralentissement. (Photo: Blitz Agency)

Aux côtés de la head of economic affairs, Christel Chatelain, et du chief economist, Marc Wagener, le directeur général a souligné la tendance générale au ralentissement. (Photo: Blitz Agency)

La croissance chinoise va suivre sa pente descendante, la longue phase d’expansion économique américaine touche à sa fin, alors que la zone euro est en «croissance léthargique».

«L’Allemagne est un des principaux pays affectés», note la Chambre de commerce dans son bulletin. «L’industrie allemande tousse, et c’est le pays entier qui souffre. La décélération de l’économie est moins marquée en Belgique et en France, mais tout de même bien présente.»

À l’échelle mondiale, le FMI revoyait à la baisse (-0,2%), en octobre dernier, ses prévisions de croissance du printemps pour atteindre 3,4%. Une légère hausse toutefois par rapport aux dernières estimations (révisées aussi à la baisse) pour 2019 de 3%, «soit son rythme le plus lent depuis la crise financière mondiale» indique le FMI.

Sept chantiers prioritaires

Le Grand-Duché n’est pas isolé par un tel climat en raison de la structure et de son ouverture économique vers l’extérieur.

D’où l’urgence d’agir sur les problèmes structurels du pays pour aider les entreprises, demande la Chambre de commerce: «La compétitivité et l’attractivité du Luxembourg peinent à s’améliorer, alors que les coûts des entreprises augmentent sous l’effet de la congestion des facteurs de production, d’une productivité stagnante, d’une surrèglementation et de procédures administratives qui peinent à s’alléger.»

Alors que les chefs d’entreprise se montrent moins confiants au 2e semestre dans son basée sur des résultats obtenus auprès de 495 entreprises de 10 salariés et plus, représentatives de l’économie luxembourgeoise, l’instance patronale a identifié «sept chantiers incontournables». Ils doivent permettre aux entreprises «d’affronter les défis de 2020»:

1. Le 5e plan PME;

2. Les talents et les besoins en recrutement;

3. La transformation digitale;

4. La loi sur les faillites;

5. L’aménagement du territoire;

6. La transition environnementale de l’économie;

7. Le coût du travail et la fiscalité.

Évaluation de la hausse du salaire social minimum, reversement de la logique d’«over regulation», restaurer la compétitivité fiscale, limiter l’impact du Pacte climat sur les facteurs de production, impact des chantiers, soutien aux start-up et à la R&D, sans oublier la flexibilité dans l’organisation du travail, la Chambre de commerce demande en outre d’agir sur toute une série d’éléments identifiés comme de potentiels «freins au développement des entreprises», qui ont besoin de «retrouver une marge de manœuvre».

Un an après , le maintien d’un environnement «pro business» combiné à la croissance qualitative et un dialogue entre entreprises et administration sont plus que jamais à l’ordre du jour.