Environ 800 manifestants ont marché du Glacis à la place de l’Europe, ce lundi matin, en soutien aux salariés de Luxair. Le cortège a accompagné jusqu’au ministère de la Mobilité les représentants des salariés, attendus pour la tripartite aviation. 

Une bruyante vague rouge et verte, avec des touches de bleu, a déferlé depuis le Glacis ce lundi 26 septembre peu avant 8h15. Principalement composée des salariés de Luxair vêtus de gilets OGBL, LCGB ou NGL-SNEP, . Ils ont avancé d’un pas rapide jusqu’à la place de l’Europe, . Sur leurs pancartes, on pouvait lire «STOP au chômage partiel perverti», «Ras-le-bol!», «Cargo Center ≠ Shithole».

«Nous faisons beaucoup de vols, les avions sont pleins», expose Alain, dont le prénom a été modifié. Les galons sur les épaules de sa veste de pilote dépassent de son gilet vert fluo floqué LCGB. «Les mesures que nous avions, c’était pour surmonter la crise.» Il fait référence au , qui prévoit chômage partiel et gel des salaires jusqu’à fin 2023. Les partenaires sociaux doivent faire le point sur la nécessité ou non de maintenir ces mesures. «Nous sommes 14 à 15 heures dans l’avion et nous gagnons un peu plus que le minimum», regrette le pilote chez Luxair depuis six ans.

Comy est coordinatrice en cas d’irrégularités depuis 23 ans. «Nous ne sommes pas entendus», se plaint-elle, entre les coups de sifflets et de klaxons. «Nous avons beaucoup plus de pression et pas de récompense.»

À 56 ans et après 37 ans de service, Pascale partira en pré-retraite à la fin de l’année et ne cache pas son impatience. «J’ai connu cinq directeurs et présidents de conseil. Nous avons vécu des périodes difficiles», raconte-t-elle. Mais la situation actuelle «n’est plus humaine». Elle pointe du doigt des exigences croissantes à toutes les échelles.

Pour Carlo, le départ aura lieu en juin prochain. Il a démissionné pour se consacrer à sa société. Les conditions de travail l’ont «aidé à prendre cette décision», admet-il. «En 19 ans, cela s’est dégradé peu à peu.»

Travailler plus pour gagner moins, c’est non.
Michelle Cloos

Michelle Cloossecrétaire centraleOGBL

À 8h30, la tête de cortège atteignait déjà le ministère de la Mobilité, devant lequel une scène était installée. «Le Cargo Center a connu une augmentation de l’activité telle que les salariés ont été confrontés à une surcharge de travail. Le personnel navigant et le personnel au sol sont confrontés depuis plusieurs mois maintenant à une demande quotidienne de flexibilité et connaissent actuellement une surcharge de travail et des niveaux de fatigue sans précédent», a lancé Paul De Araujo, secrétaire syndical LCGB, avant d’être acclamé par la foule, dont une partie avait retiré ses boules Quies pour mieux l’écouter. Il exige «la restauration du dialogue social et le respect des salariés».

Pas les plaintes d’une minorité

«Ce ne sont pas les plaintes d’une minorité», a surenchéri Michelle Cloos, secrétaire centrale à l’OGBL. «Ce ne sont pas les coupes de salaires qui vont financer les infrastructures. Travailler plus pour gagner moins, c’est non.»

Les représentants des salariés ont ensuite rejoint les ministres et la direction sous les trompettes et applaudissements. Les présidents du LCGB et de l’OGBL, et , étaient présents pour apporter leur soutien.

«Les gens se sont fortement mobilisés», se réjouit Michelle Cloos. «Nous sommes très satisfaits», confirme Nora Back, qui compte 800 manifestants, malgré le fait que le piquet ait lieu «un lundi matin».

Tous espèrent que leurs doléances soient entendues. Un point presse à l’issue de la tripartite est prévu en fin de matinée.