Il aura fallu six mois de négociations aux partenaires sociaux pour se mettre d’accord. (Photo: Shutterstock)

Il aura fallu six mois de négociations aux partenaires sociaux pour se mettre d’accord. (Photo: Shutterstock)

Les conventions collectives de travail (CCT) des salariés des banques et des assurances au Luxembourg ont été signées ce 10 juin, après six mois de négociations compliquées. Surtout du côté du front syndical.

Les conventions collectives de travail (CCT) des salariés des banques et des assurances au Luxembourg ont donc été signées jeudi soir. Et même si tous les détails des deux textes seront communiqués ce vendredi, on en sait déjà un peu plus quant à ce qui a été négocié.

Du côté «sonnant et trébuchant», les syndicats ont obtenu de l’ABBL (Association des banques et banquiers, Luxembourg) et de l’Aca (Association des compagnies d’assurances et de réassurances) des augmentations pour tous les employés des deux secteurs.

Pour le secteur bancaire, les salaires augmenteront d’au moins 0,7% en 2022 et de 0,5% en 2023. De plus, toute augmentation lors d’un changement de groupe ne pourra être inférieure à 15 euros (indice 100) contre 10 euros actuellement.

Pour le secteur des assurances, une augmentation des salaires de 0,5% pour tous les salariés est actée par le biais d’une augmentation du montant triennal garanti. En outre, la grille des salaires sera augmentée pour les salariés relevant des seuils 1 et 2. Et, petit bonus de rentrée, une prime unique de 500 euros sera versée en septembre.

Améliorations qualitatives

Les nouvelles conventions prévoient également des «améliorations qualitatives sur base d’un renforcement du dialogue social dans les différentes entreprises», telles que l’introduction d’un droit à la déconnexion; l’intégration dans les CCT de l’accord sur le télétravail signé entre l’UEL, l’OGBL et le LCGB; la prévention des risques psychosociaux; des dispositions visant une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle des salariés; le droit à un congé social d’au moins 5 jours par an et l’accès garanti au droit à la formation.

«Après de longues discussions, nous sommes heureux d’annoncer que nous avons trouvé un terrain d’entente et que nous sommes en mesure de présenter un nouvel accord à nos membres qui permet d’équilibrer les besoins de toutes les parties et d’établir une bonne base pour les années à venir», a commenté Guy Hoffmann, le président de l’ABBL. 

«Je me réjouis de la signature de cette convention collective de travail, qui est très positive à la fois pour les employés et pour les entreprises d’assurances. Elle leur donne une visibilité sur les trois prochaines années, ce qui est crucial en cette période. Je suis d’autant plus content que nos partenaires sociaux soient finalement parvenus à s’accorder avec l’Aca sur une convention collective au bénéfice des salariés des entreprises d’assurances», a pour sa part commenté Marc Lauer, président de l’Aca.

Satisfecit syndical

Du côté des syndicats, le satisfecit est général. 

«Nous sommes très contents de cet accord, car nous avons réussi à avoir énormément d’améliorations. D’autant plus qu’elles proviennent toutes de notre catalogue de revendications, dont l’augmentation financière pour tous les salariés du secteur», note , membre du bureau exécutif de l’OGBL et responsable de l’OGBL-SBA. 

Même son de cloche du côté du LCGB: «Pourtant, les négociations ont très mal commencé avec l’annonce d’un accord entre l’ALEBA et l’ABBL en novembre dernier. Au lieu d’avoir un seul catalogue de revendications, nous nous sommes retrouvés avec deux catalogues de revendications.» , pour l’ALEBA.

L’ALEBA semble d’ailleurs avoir la volonté de retrouver l’apaisement entre les parties, soulignant dans un communiqué de presse tenir «à remercier ses partenaires sociaux pour les précieux échanges réalisés lors de ces derniers mois de travail intense».

Néanmoins, dans ce même communiqué, la quasi-totalité des détails des deux conventions sont présentés, bien plus en tout cas que ce que l’OGBL et le LCGB souhaitaient faire connaître ce vendredi lors d’une conférence de presse. Qui, du coup, perd tout de même un peu de son intérêt.

Les deux conventions s’appliqueront rétroactivement du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2023.