Selon Georges Mischo, la transposition de la directive européenne sur le salaire social minimum n’aura pas pour conséquence une augmentation de celui-ci au Luxembourg. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Selon Georges Mischo, la transposition de la directive européenne sur le salaire social minimum n’aura pas pour conséquence une augmentation de celui-ci au Luxembourg. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Selon le ministre du Travail, Georges Mischo, le gouvernement devrait adopter cette semaine le projet de loi qui transpose la directive européenne sur le salaire social minimum. Une loi qui n’aura pour conséquence ni l’adaptation du niveau de salaire actuel ni la remise en question de l’indexation automatique.

«La transposition de la directive n’aura comme conséquence ni une adaptation du niveau actuel du salaire social minimum luxembourgeois ni d’ailleurs une mise en cause du mécanisme de son adaptation périodique car l’objet primaire de la directive consiste à établir des exigences minimales à l’échelle de l’Union européenne, à définir des obligations procédurales pour le caractère adéquat des salaires minimaux légaux et à améliorer l’accès effectif des salariés à la protection offerte par des salaires minimaux, sous la forme d’un salaire minimum légal lorsqu’il existe, ou sous la forme prévue dans des conventions collectives de travail.»

En une phrase, le ministre du Travail, (CSV), s’aligne sur son Premier ministre, (CSV)… et cela n’a rien de vraiment surprenant. Dans sa réponse à la question de (déi Lenk), le ministre confirme même la lecture du gouvernement, «l’avant-projet de loi reflète parfaitement l’esprit de la directive».

Selon le ministre, le projet de loi devrait être adopté cette semaine, au cours du conseil de gouvernement hebdomadaire, et «voté dans les plus brefs délais», dit-il encore.

«De manière générale, il y a lieu de noter que le salaire social minimum luxembourgeois remplit en grande partie les critères de l’article 5 de la directive», commente encore M. Mischo. «Le fait que le gouvernement luxembourgeois est obligé de soumettre toutes les deux années un rapport sur l’évolution des conditions économiques générales et des revenus à la Chambre des députés, et en proposant, le cas échéant, un relèvement du niveau du salaire social minimum, mène à une constante réévaluation et une mise à jour du niveau du salaire social minimum.»

Le logement abordable, clé d’amélioration

Au 1er janvier, le salaire social minimum (SSM) non qualifié était de 2.571 euros par mois et le SSM qualifié de 3.085 euros par mois. Un salarié sur sept, hors fonctionnaire, est rémunéré à proximité du niveau du salaire social minimum. Soit 65.775 personnes, selon l’étude de la Chambre des salariés sur le sujet parue en fin d’année. Dans le commerce ou l’horeca, plus d’un salarié sur deux à temps complet est payé au voisinage du SSM. En début d’année, la CSL a publié une autre étude, qui montre que les employés payés à ce niveau étaient plutôt des non-résidents étrangers (47,6%) et les résidents étrangers (28,5%). La situation est particulièrement problématique pour les femmes portugaises résidentes (26,3% au niveau des SSM).

«En plus, l’adaptation à l’indice des prix à la consommation des salaires au Luxembourg, y compris bien sûr des salaires sociaux minima, garantit le maintien du pouvoir d’achat des salariés au Luxembourg.» «Il n’y a pas besoin de se référer à d’autres valeurs de référence indicatives couramment utilisées au niveau international et que la directive suggère uniquement en guise d’exemples.»

Plus politique, le ministre dit aussi que «la seule augmentation substantielle du salaire social minimum au-delà de l’adaptation bisannuelle prévue par la loi n’est pas suffisante afin de réduire le taux de pauvreté absolue», et qu’il y a lieu de tenir compte d’autres éléments comme la pénurie de logements abordables, qui fait l’objet d’un focus particulier de la coalition.