Le Luxembourg atteint l’égalité salariale d’un point de vue horaire moyen. Mais les femmes restent plus nombreuses à travailler à temps partiel ou à ne pas travailler du tout, ce qui cache d’autres inégalités de revenus. (Photo: Shutterstock)

Le Luxembourg atteint l’égalité salariale d’un point de vue horaire moyen. Mais les femmes restent plus nombreuses à travailler à temps partiel ou à ne pas travailler du tout, ce qui cache d’autres inégalités de revenus. (Photo: Shutterstock)

L’écart salarial penche pour la première fois en faveur des femmes en 2021 au Luxembourg, à -0,2%. Même si on parle uniquement du salaire horaire moyen, qui cache encore de nombreuses inégalités (salaire annuel, pensions…).

L’égalité progresse au Luxembourg. Alors que le pays enregistrait en 2018 l’écart de salaire, ou «gender pay gap», le moins élevé de l’Union européenne (UE), à 1,4%, celui-ci a encore diminué en 2021 pour atteindre… -0,2%. Ce taux est calculé en pourcentage de différence du salaire des femmes par rapport à celui des hommes. Une méthodologie commune établie par Eurostat et utilisée pour tous les pays européens, basée sur le salaire horaire moyen pour l’économie dans son ensemble, hors administration publique. Cela signifie donc que pour la première fois, ce sont les femmes qui gagnent plus que les hommes.

Le Grand-Duché fait ainsi figure de pionnier, puisqu’aucun des autres pays étudiés par Eurostat n’atteint l’égalité salariale. En Belgique, l’écart salarial s’élève toujours à 5%, en France à 15,4% et en Allemagne à 17,6%.

Il s’élevait à 10,7% en 2006 au Luxembourg, puis à 5,4% en 2014. Et selon les premières données du Statec, il devrait encore diminuer à -0,4% en 2022.

Plus de femmes à temps partiel, plus d’hommes à très hauts salaires 

S’il s’agit d’une belle avancée, il faut toutefois noter de nombreuses subtilités. D’abord, parce qu’on parle ici uniquement du salaire horaire. Or, si on prend un point de vue annuel, incluant les bonus de fin d’année, l’écart reste en faveur des hommes, écrit le Statec. Il était de 7,1% selon des chiffres de 2021.

En outre, le taux de femmes à temps partiel reste supérieur à celui des hommes. . Leur nombre d’heures rémunérées est donc inférieur à celui des hommes, de 13%, calcule le Statec. Le gender pay gap se base aussi sur des salaires moyens, et non à travail égal.

Justement, le Statec explique le faible écart salarial horaire par le fait que le niveau d’éducation des femmes est supérieur à celui des hommes – , pour la tranche d’âge 30-34 ans. Mais aussi par la forte présence de femmes dans des branches d’activité à salaire relativement élevés (éducation, santé, finances, recherche, services juridiques…). Et par leur positionnement favorable dans les catégories de salaires moyens et supérieurs, même si elles restent sous-représentées dans les salaires très élevés., contre 41,8% des hommes. Qui sont 2,4% à recevoir plus de 200.000 euros, pour 0,8% des femmes.

Ceci couplé à la forte composante de salariés hautement qualifiés dans l’emploi luxembourgeois explique la bonne position du Grand-Duché par rapport aux autres pays européens.

Des disparités par branches

Si on regarde l’écart par branches, on voit aussi de fortes disparités, notamment dans les activités immobilières (gender pay gap de 23,1%), les activités financières et d’assurance (23%) ou encore les activités spécialisées scientifiques et techniques (21,9%).

Le taux d’emploi des femmes reste de son côté inférieur de 7,4 points de pourcentage à celui des hommes, selon des chiffres de 2021.

Enfin, on peut aussi constater , dues à une éducation différenciée à l’investissement.