C’est dans un Studio du Grand Théâtre respectant scrupuleusement les consignes de sécurité sanitaire que Tom Leick-Burns a présenté une saison 20/21 des Théâtres de la Ville de Luxembourg à la fois unique et séduisante. (Photo: Maison Moderne)

C’est dans un Studio du Grand Théâtre respectant scrupuleusement les consignes de sécurité sanitaire que Tom Leick-Burns a présenté une saison 20/21 des Théâtres de la Ville de Luxembourg à la fois unique et séduisante. (Photo: Maison Moderne)

Malgré une seconde moitié de saison 19/20 avortée et des incertitudes, les Théâtres de la Ville de Luxembourg n’ont pas chômé pour proposer un nouveau cru forcément unique et clairement alléchant. Notamment grâce à de belles collaborations.

En début de semaine, dans un Studio du Grand Théâtre de Luxembourg spécialement aménagé pour l’occasion et en présence de la bourgmestre de la capitale (DP), était présentée la prochaine saison des Théâtres de la Ville. Une saison 20/21 forcément particulière, à l’instar de la précédente, amputée de toute sa programmation au-delà du 15 mars…

Mais les équipes de programmation semblent avoir mis les bouchées doubles pour repartir de plus belle, malgré les incertitudes sanitaires qui planent toujours sur la rentrée, en mettant notamment à l’honneur la création et les artistes locaux dans des formats plus réduits, tant en production qu’en capacité d’accueil, forcément.

Trois grands axes thématiques et des collaborations ambitieuses

Une grande partie des spectacles programmés lors de cette prochaine saison des Théâtres de la Ville de Luxembourg s’articuleront autour de trois axes thématiques: deux cycles tout d’abord, «Destins de femmes» et «Afrique», complétés par le Red Bridge Project qui étendra grandement son influence cette année.

Pour rappel, le Red Bridge Project est un projet collaboratif entre le Grand Théâtre, la Philharmonie et le Mudam autour d’une figure artistique internationale. Il s’agit pour cette nouvelle édition renforcée de l’artiste sud-africain William Kentridge, dont le travail pluridisciplinaire conjugue entre autres dessin, musique et poésie… Une complémentarité qui devrait être particulièrement mise en valeur lors d’une «Double Bill» entre le Grand Théâtre et la Philharmonie le 12 novembre, ainsi que lors d’une fin de saison musicothéâtrale exceptionnelle, puisque le Red Bridge Project de Kentridge donnera également ses couleurs au Talent Lab, dédié à la jeune création.

Mais au-delà des thématiques de fond, la forme même de cette saison 20/21 sera empreinte de plusieurs collaborations étroites entre les Théâtres de la Ville et le Kinneksbond de Mamer, le Théâtre de Liège ou encore la Manufacture de Nancy, pour ne citer qu’eux...

Moins d’opéra et d’anglais

La crise du Covid-19 ayant entraîné l’arrêt net de toute répétition – celles-ci ne recommençant qu’en ce moment –, la saison d’opéra ne pourra naturellement pas reprendre comme prévu. Le cycle Verdi est par exemple interrompu, mais l’Orchestre philharmonique de Luxembourg s’est joint à l’effort pour proposer le 20 novembre «An Evening of Opera» au Grand Théâtre, un événement qui rassemblera, sous la direction de Gustavo Gimeno, un large éventail de solistes d’envergure internationale autour de grands airs de l’opéra. Quant à la fin d’année, le directeur des Théâtres de la Ville Tom Leick-Burns espère «pouvoir proposer ‘Magic Mozart’ pendant les fêtes de fin d’année et proposer, même sous une forme adaptée, la grande soirée de la Saint-Sylvestre».

Même sport pour la saison de théâtre anglophone, directement impactée par la situation au Royaume-Uni et qui ne pourra de ce fait pas revenir avant quelques mois au moins. Anne Simon proposera tout de même «The Hothouse» en avril 2021, mais dans un site alternatif qui sera choisi pour coller au mieux à la thématique «cringeworthy» de la pièce…

Les temps forts à retenir

Le Grand Théâtre n’a évidemment pas oublié un de ses pôles d’attractivité principaux qu’est la danse, qui sera présente de manière timorée jusque début 2021 – toujours en conséquence de l’arrêt des répétitions – mais reviendra avec panache ensuite grâce à des pointures comme Josef Nadj, Pina Bausch ou Serge Aimé Coulibaly et Rokia Traoré. La fin de saison s’annonce également dense et puissante, avec d’un côté «Message in a Bottle», un spectacle présenté par Sadler’s Wells et Universal Music UK et basé sur des chansons de Sting; et de l’autre, le très prometteur «Marry Me In Bassiani» présenté par (La) Horde, qui a récemment collaboré avec l’artiste électro Rone…

Côté surprise, retenons également le retour sur scène de Tom Leick en tout début de saison, dans «Hedda Gabler» de l’auteur norvégien Ibsen, à la demande et sous la houlette de Myriam Muller.

À ne pas louper également:

- «AppHuman», une commande faite à l’auteur Ian de Toffoli qui interrogera en novembre l’intelligence artificielle, avec Sophie Langevin à la mise en scène;

- «On ne badine pas avec l’amour» d’Alfred de Musset en janvier, en collaboration avec le Théâtre de Liège qui amènera un casting belgo-luxembourgeois sur la scène des deux institutions;

- Le nouveau cycle de lectures et de conférences gratuites «Les Samedis aux Capucins», qui permettra de renouer le contact avec le public et d’impliquer ce dernier encore plus dans les réflexions culturelles traitées lors de cette saison particulière;

- Le travail de Tiago Rodrigues, directeur du Teatro Nacional Dona Maria II de Lisbonne, et dont la réalisation «By Heart» mettra la participation du public au cœur de son action;

Et bien d’autres œuvres surprenantes, à découvrir en détail dans la conférence de presse vidéo ci-dessous: