À la différence de la Belgique, Marc Nickts et la Sacem Luxembourg ont directement adapté les montants des redevances à la situation de ceux qui diffusent de la musique. (Photo: Sacem Luxembourg)

À la différence de la Belgique, Marc Nickts et la Sacem Luxembourg ont directement adapté les montants des redevances à la situation de ceux qui diffusent de la musique. (Photo: Sacem Luxembourg)

Pas de diffusion, pas de redevance à payer. Dès le début de la pandémie, la Sacem luxembourgeoise a recalculé les droits à payer pour les diffuseurs, qu’ils soient cafetiers, restaurateurs ou acteurs du spectacle vivant. Une perte de 40 à 80%, selon les secteurs.

La Fédération Horeca Bruxelles et le Syndicat neutre pour indépendants ont lancé, vendredi, une action collective contre Unisono, une plateforme créée par la Société belge des auteurs, compositeurs et éditeurs, Playright et la Simim. Les deux organisations belges reprochent aux sociétés chargées du paiement des droits d’auteur de ne pas avoir tenu compte des périodes de fermeture obligatoire.

La situation ne risque pas de se produire au Luxembourg, explique le gérant de la Sacem, Marc Nickts. «Dès le premier confinement, nous avons discuté avec la Sacem en France et en Allemagne, et il nous est apparu évident qu’il fallait arrêter de facturer. C’est ce que nous avons fait. Nous avons recalculé les redevances annuelles et nous avons mis du crédit à ceux qui avaient trop payé.»

La société civile, née de la Sacem française et de la Société pour l’administration du droit de reproduction mécanique des auteurs, compositeurs et éditeurs, a basculé sa propre équipe de sept personnes en chômage partiel.

«Mais la diffusion ne s’est pas totalement arrêtée», explique M. Nickts. «Il y a les radios et, surtout, les solutions de streaming qui ont continué, tandis que les cafés et restaurants étaient fermés et que les acteurs du spectacle vivant entraient dans une année sans événement. Je pense que nos pertes se monteront à 40 à 80%, selon les secteurs», explique-t-il encore.

En moyenne, la Sacem Luxembourg récolte de 4 à 5 millions d’euros. Selon les nouveaux tarifs disponibles sur son site, en temps normal, la Sacem récolte par exemple 15% des recettes brutes ou du cachet des artistes lors d’un concert en streaming sur un répertoire protégé à 100%, de 60 euros à 422 euros par mois pour les cabarets et bars à champagne, ou 2% par participation de chaque personne à un repas animé.

Fin octobre, la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et de compositeurs s’attendait à une perte de 35% maximum du chiffre d’affaires annuel, soit 3,5 milliards d’euros. Car pour la première fois, en 2019, les redevances avaient atteint les 10 milliards d’euros.

«Ce sont les créateurs qui sont le plus à plaindre», conclut le directeur de la Sacem Luxembourg. «Ils ont été parmi les premiers à devoir fermer, et ils n’ont toujours pas vraiment repris.»