Malgré une lourde perte, la compagnie Ryanair reste confiante dans sa capacité de relance et sous-entend même pouvoir profiter des opportunités à venir sur un marché du transport aérien meurtri par la crise sanitaire. (Photo: Vincent Flamion Photography/Ryanair)

Malgré une lourde perte, la compagnie Ryanair reste confiante dans sa capacité de relance et sous-entend même pouvoir profiter des opportunités à venir sur un marché du transport aérien meurtri par la crise sanitaire. (Photo: Vincent Flamion Photography/Ryanair)

La compagnie aérienne irlandaise a réalisé sa plus mauvaise année depuis ses 35 ans d’existence, avec une perte de 815 millions d’euros. Pourtant, elle reste optimiste pour l’avenir grâce à une bonne solidité financière.

De 149 millions de passagers transportés en 2019 à seulement 27,5 millions en 2020, la compagnie aérienne Ryanair a connu une baisse de fréquentation de 81,5%. La crise sanitaire en est bien évidemment en grande partie responsable, même si la direction de la compagnie aérienne a pointé dans son communiqué son regret concernant le manque de dialogue et de coordination des différents gouvernements au moment d’imposer des restrictions de vols et de voyages tout au long de l’année. 

Cette baisse de fréquentation entraîne des résultats financiers en chute libre. Le chiffre d’affaires a également baissé de 81% pour atteindre 1,64 milliard d’euros. À noter toutefois que les dépenses accessoires des passagers, comme l’embarquement prioritaire ou la réservation des sièges, ont augmenté de 11% par passager, pour atteindre 22 euros. 

Consolidation de ses positions aéroportuaires

Ryanair a également enregistré une surcharge des coûts en lien avec de mauvaises positions de couverture sur kérosène pour un montant de 200 millions d’euros. 

À noter que Ryanair a profité de la crise pour renégocier les coûts aéroportuaires tout en prolongeant les accords de croissance existants afin de pérenniser la présence de la compagnie aérienne sur certains aéroports comme London Stansted jusqu’en 2028, Milan Bergame jusqu’en 2028 ou encore Bruxelles Charleroi jusqu’en 2030. La compagnie aérienne souligne également avoir pu signer des accords pour réduire les salaires sur une période de trois à cinq ans pour minimiser les pertes d’emplois. Pour autant, le groupe a tout de même supprimé 3.000 emplois au début de la pandémie, soit 15% des effectifs. 

Optimisme malgré tout

Mais la tendance est à l’optimisme pour Michael O’Leary, patron de Ryanair. Ce dernier s’appuie sur des liquidités de 3,15 milliards d’euros au 31 mars dernier et un «bilan qui reste l’un des plus solides du secteur» en plus d’une note de crédit BBB. De plus, au cours de l’année, le groupe aérien a réussi à lever 1,95 milliard d’euros de nouveaux financements. Autrement dit, Ryanair a renforcé sa trésorerie tout en remboursant ses fournisseurs sur l’année écoulée. Le but étant de tabler sur cette solidité financière pour «tirer parti des nombreuses possibilités de croissance qui s’offriront après la crise sanitaire». 

Il faut donc comprendre que malgré la crise, Ryanair dispose d’une certaine marge de manœuvre dans le cas où une opportunité stratégique sur le marché du transport aérien, meurtri par la crise sanitaire, se présente. 

Certaines compagnies aériennes comme Flybe, Norwegian, Germanwings ou encore Level n’ont pas survécu. D’autres comme Air France-KLM, Lufthansa, SAS ou encore TAP sont sous perfusion des aides d’État. Ryanair souhaite donc être prête à pouvoir réagir le cas échéant tout en pointant du doigt l’Union européenne et les pays européens puisque, pour Ryanair, les aides d’État vont «fausser la concurrence dans l’UE et soutenir des transporteurs nationaux inefficaces et coûteux pendant de nombreuses années». 

Au Luxembourg, la compagnie aérienne de référence, Luxair, a également fortement souffert avec . Mais elle a tout de même limité la casse sociale grâce à .

Une flotte moins onéreuse

Ryanair a également souligné dans son communiqué avoir augmenté sa commande d’une vingtaine de nouveaux appareils à une livraison de 210 nouveaux Boeing 737, des avions moins coûteux, et espère connaître que les stratégies de vaccination dans les différents pays européens auront pour effet de relancer et faciliter la reprise des voyages aériens intraeuropéens pour la saison touristique de cet été. Ryanair s’attend à ce que le trafic du premier trimestre soit fortement réduit, entre 5 et 6 millions de passagers. «Avec une courbe de réservation très serrée, la visibilité pour le reste de l’année fiscale à venir est proche de zéro, bien que les réservations aient augmenté de manière significative depuis le mois d’avril», souligne encore la compagnie aérienne. 

Ryanair table désormais sur un retour à l’équilibre et sur une fourchette comprise entre 80 et 120 millions de passagers transportés à l’horizon 2022.