La conférence Alfi à Londres s’ouvrira par le traditionnel cocktail informel le 7 mai au soir. (Photo: Matic Zorman / Archives)

La conférence Alfi à Londres s’ouvrira par le traditionnel cocktail informel le 7 mai au soir. (Photo: Matic Zorman / Archives)

L’Alfi organise les 7 et 8 mai sa conférence annuelle au Central Hall Westminster, à Londres. Son directeur général, Camille Thommes, explique pourquoi le thème «Réinventer l’asset management» a été choisi pour la 15e édition de l’événement.

Plus de 1.500 experts de l’industrie des fonds et plus de 500 entreprises sont attendus au Central Hall Westminster à Londres, pour assister à la (Association luxembourgeoise des fonds d’investissement). Il s’agit d’un record de fréquentation pour la 15e édition de la conférence, qui se tient les 7 et 8 mai.

, directeur général de l’Alfi, défriche les sujets qui y seront abordés.

Pourquoi avoir choisi le thème «Reimagining asset management» pour la conférence de cette année?

Camille Thommes.- «Il était utile et opportun de se projeter vers l’avenir, pour savoir de quelle manière l’industrie doit s’adapter à un monde qui bouge.

Des thèmes génériques seront abordés en séance plénière, tandis que des ateliers se tiendront en parallèle sur des segments particuliers comme le private equity, l’immobilier ou la finance durable.

Quelles sont les disruptions majeures auxquelles le secteur de l’asset management doit faire face?

«En premier lieu, tout ce qui a trait aux et qui amène à revoir les process de travail et les chaînes de production, et permet de toucher les nouvelles générations d’investisseurs.

Cela concerne l’automatisation des tâches, l’élimination des erreurs humaines, et peut aussi bien profiter au reporting financier, au traitement des transactions sur titres, qu’à la tenue de registre des actionnaires. L’arrivée de robots-conseillers aide aussi les investisseurs à s’orienter vers certains supports.

En second lieu, la finance durable est une tendance qui se renforce. Une conscience plus forte des enjeux ESG (environnement, social, gouvernance) est demandée aux gestionnaires d’actifs.

Quelles évolutions pourraient bousculer le secteur en matière de distribution?

«Il faut se demander si la gestion traditionnelle et les firmes historiques de la gestion collective sont concurrencées par d’autres secteurs. L’arrivée de nouveaux entrants sur le secteur est à prévoir.

C’est par exemple déjà le cas en Chine, avec le spécialiste du commerce en ligne Alibaba. Ce dernier, via sa branche financière Ant Financial, a offert la possibilité à ses clients d’investir dans un fonds monétaire, baptisé Yu’e Bao. Lequel est devenu le plus important au monde.

Les firmes technologiques ont un contact direct avec le client, ce qui n’est pas toujours possible pour les fonds, qui n’ont pas le même modèle de distribution.

L’objectif consiste avant tout à établir une taxonomie sur la finance verte, afin d’harmoniser sa définition et d’éviter le ‘greenwashing’.
Camille Thommes

Camille Thommesdirecteur généralAlfi

Quels changements toucheront particulièrement la Place luxembourgeoise?

«Le pays est pionnier dans le domaine de la finance durable et essaiera de se positionner par rapport aux projets réglementaires européens en vue. Le groupe de travail de la Commission européenne dédié à la finance durable a livré ses recommandations fin 2018.

Une série de réglementations se prépare. L’objectif consiste avant tout à établir une taxonomie sur la finance verte, afin d’harmoniser sa définition et d’éviter le ‘greenwashing’.

La conférence étant à Londres, le sujet du Brexit sera-t-il aussi abordé?

«Oui. , CEO de Luxembourg for Finance, fera une allocution sur sa vision de l’après-Brexit. Les acteurs se sont préparés au mieux et des règles temporaires ont bien été mises en place pour éviter toute rupture. Mais l’incertitude demeure et le chaos reste d’actualité.»