Le choix des denrées disponibles devrait se restreindre et les prix devraient augmenter. (Photo: Shutterstock)

Le choix des denrées disponibles devrait se restreindre et les prix devraient augmenter. (Photo: Shutterstock)

Des émeutes, du marché noir et diverses pénuries de marchandises pourraient affecter le pays dans le cas d’une sortie de l’Union européenne sans accord, selon un rapport publié par le gouvernement britannique le 11 septembre.

Nom de code: «opération Yellowhammer». C’est ainsi que le gouvernement britannique a baptisé .

Il a été rendu public le 11 septembre, grâce à un vote des députés demandant sa parution, mais comporte encore un passage flouté.

Si le Royaume-Uni sort de l’Union européenne le 31 octobre sans accord, voilà donc ce qui attend les Britanniques.

Marché noir

Le rapport souligne d’abord l’impréparation du public et du secteur marchand à la situation, mais n’anticipe pas de pénurie alimentaire globale. Il indique cependant que le choix des denrées disponibles devrait se restreindre et que les prix devraient augmenter.

La saison critique des courses de Noël pourra mettre d’autant plus sous pression les commerces alimentaires. Le rapport mentionne le risque de mouvements de panique, et celui de l’émergence d’un marché noir de denrées.

Les ruptures d’approvisionnement seront en particulier provoquées par les difficultés de circulation que pourraient connaître les poids lourds du fait des contrôles douaniers.

Entre 50% et 85% des poids lourds britanniques pourraient ne pas être en mesure de franchir les contrôles français, entraînant une baisse de «40 à 60% du niveau actuel» de circulation, signale le rapport.

Dans le pire des cas, les camions atteindraient des délais maximaux de 1,5 à 2,5 jours avant de pouvoir traverser la frontière.

Zones de pêche critiques

Le rapport indique que ces perturbations pourraient durer trois mois et «avoir un impact sur l’approvisionnement en médicaments et matériel médical», ainsi qu’en produits frais et en carburant.

Les craintes concernent notamment une possible pénurie de médicaments vétérinaires, qui exposerait le pays à des épizooties à l’avenir.

Autre point noir: les zones de pêche. Des incidents pourraient avoir lieu dans les zones de pêche entre pêcheurs britanniques et étrangers. Le rapport anticipe «une possible augmentation des désordres publics et des tensions communautaires».

Jusqu’à 282 navires de pêche européens pourraient ainsi entrer illégalement dans les eaux britanniques le premier jour du Brexit.

Hausse des prix de l’énergie

Le gouvernement ne prévoit pas de pénurie d’électricité ou de gaz, mais de probables «hausses importantes des prix de l’électricité pour les consommateurs (entreprises et particuliers), ce qui aura des répercussions économiques et politiques plus vastes. Certains participants pourraient se retirer du marché, exacerbant ainsi les impacts économiques et politiques».

Les compagnies des eaux semblent quant à elles bien préparées à de futures perturbations, ayant déjà fait des stocks importants de produits chimiques critiques pour traiter l’eau.

Enfin, les administrations pourraient crouler sous les demandes d’informations. Une augmentation des demandes de renseignements consulaires est attendue, tout comme celle de cas d’assistance consulaire complexes.