Les temps ne sont pas faciles pour les organisateurs de concerts tels que la Rockhal, qui a dû fermer ses portes depuis le 7 mars dernier. «Le bilan de l’année 2020 est rapide à faire: entre le 1er janvier et le 7 mars, nous avons pu organiser 32 concerts et accueillir 50.000 spectateurs», annonce , directeur de la Rockhal. «Par la suite, et a contribué à la gestion de la crise du Covid-19 en permettant à 4.000 patients d’être pris en charge ici. Depuis, le CSA a été démonté, mais nous n’avons pas pour autant pu rouvrir complètement nos portes. Nous avons tout de même essayé d’organiser des concerts sous d’autres formes, comme avec le Rockhal Garden en juillet et septembre sur la terrasse du Rockhalcafe, une proposition qui a très bien été accueillie du public puisque les concerts étaient sold out.» Mais avec une météo qui devient plus incertaine en automne et en hiver, difficile de maintenir ce type de concert en plein air.
Et le retour des grands concerts en salle n’est pas encore possible actuellement, car, en plus des restrictions sanitaires, «toute l’économie du ‘touring’ des groupes internationaux est en suspens puisque les artistes ne s’engagent pas dans des tournées tant que les conditions ne permettent pas le feu vert à toutes les étapes du process», explique Olivier Toth.
Pourtant, une brèche vient de s’ouvrir avec l’arrivée aujourd’hui même de l’autorisation d’organiser de petits événements. «Nous avons imaginé, avec des artistes locaux – Cleveland, C’est Karma, Scarred, Mezerg, Claire Parsons & Jérôme Klein –, une série de mini-concerts qui seront mis sous la thématique de plusieurs mots-clés: Experience, Energy, Sincerity, Melody…» Une configuration fraîchement acceptée par le ministère de la Santé et qui devrait donc pouvoir se dérouler en décembre au Club. Une bonne nouvelle pour l’équipe du Centre de musiques amplifiées, dont 80% du personnel est actuellement au chômage…
Toutefois, les missions de la Rockhal ne s’arrêtent pas à remplir ses salles de concert et d’autres cartes peuvent être mises sur la table pour soutenir la scène musicale et les musiciens, en particulier du Luxembourg, à travers notamment l’accompagnement dans leur professionnalisation et la mise à disposition d’espaces de création.
C’est pourquoi le Rocklab reste actif et est le levier que peut le plus aisément actionner l’équipe du Centre de musiques amplifiées en ces temps incertains.
La création d’un jingle
« qui puisse servir d’identité sonore à la Rockhal», dévoile , président du Centre de musiques amplifiées. Sur plus de 100 propositions de création, c’est celle de Florian Sundas qui a été retenue par le jury. Cet auteur, compositeur et interprète d’origine française et vivant au Grand-Duché depuis 2014 a créé une composition de 4 secondes qui peut être étendue à une version longue de 30 secondes transposable dans différents styles musicaux (pop, hard-rock…). «J’ai cherché à transcrire une idée de modernité et d’esprit rock, tout en utilisant la guitare, à laquelle je tenais», explique le jeune homme. «Je voulais une idée simple, déclinable à souhait, efficace, qui rentre dans la tête.» Cette création sonore permettra d’introduire tous les contenus audiovisuels produits par la Rockhal.
Les talents locaux à l’honneur
Par ailleurs, l’équipe de la Rockhal souhaitait profiter de l’énergie qui a été développée pendant le confinement pour travailler avec les musiciens locaux et aller encore plus loin. Ils ont eu l’idée d’organiser des showcases dans des lieux insolites, les «Rocklab Pop-Up Sessions», en présence d’un public restreint et avec une captation vidéo. «Cette proposition permet à la fois de conserver l’énergie du live et de créer un outil de promotion pour les artistes qui, une fois la crise passée, pourront s’en servir pour se présenter à l’international», détaille Olivier Toth. Déjà près d’une demi-douzaine d’artistes ont participé à cette initiative et seront dévoilés au fur et à mesure, dont Francis of Delirium le 17 novembre, Napoleon Gold le 25 novembre ou encore Grund Club le 9 décembre.
Cette crise est aussi l’occasion pour la Rockhal de s’ouvrir à d’autres genres musicaux comme le rap, le hip-hop et le slam. À cette fin, Olivier Toth lance un défi musical à destination du jeune public (12-25 ans), le Quwest Challenge, qui, à compter du 1er décembre, sera une plateforme où il sera possible de déposer sa création musicale. Le lauréat de ce concours aura la possibilité d’être produit dans le Rocklab Studio.
«Tout le contenu digital que nous produisons actuellement est une grande opportunité de promotion et de diffusion de nos artistes», souligne Olivier Toth. «Aussi, nous l’avons organisé sur un et mis en place un partenariat avec Post pour qu’il puisse être accessible sur leur TV.»
Par ailleurs, l’accompagnement reste au cœur de leur préoccupation, que ce soit pour les musiciens avec les «Rocklab Talks», qui permettront d’aborder des questions business d’actualité, ou pour les enfants qui, grâce à une version digitale de «Be a Hearo», pourront continuer de découvrir comment fonctionnent un groupe de musique et une salle de concert telle que la Rockhal.
Un Club réaménagé
Les salles étant actuellement fermées au public, c’est le bon moment pour y apporter des améliorations. Après le réaménagement du bar, c’est au tour de la salle du Club de connaître des transformations. «Nous allons ajouter un étage sous forme de balcon au Club, ce qui va permettre à la fois de transformer l’ambiance de la salle en y ajoutant une interaction en hauteur et d’augmenter la jauge de 300 tickets», se réjouit Olivier Toth, qui en profite aussi pour améliorer la qualité sonore de la salle. Les travaux devraient commencer dans les semaines à venir et être finis pour le printemps 2021.