La BCE relève une diminution «modérée» de la tolérance au risque des banques. (Photo: Shutterstock)

La BCE relève une diminution «modérée» de la tolérance au risque des banques. (Photo: Shutterstock)

Selon la BCE, les conditions d’octroi de crédit se durcissent en raison de la perception d’un risque accru de la part des banques. Pour l’institution de Francfort, on doit s’attendre à une poursuite de ce resserrement pour le deuxième trimestre.

L’enquête sur la distribution du crédit bancaire dans la zone euro, menée quatre fois par an, a été élaborée par l’Eurosystème afin d’améliorer sa compréhension du comportement de prêt des banques.

Selon l’édition d’avril 2022, les normes de crédit – c’est-à-dire les lignes directrices internes des banques ou les critères d’approbation des prêts – pour les prêts ou les lignes de crédit aux entreprises se sont durcies selon les banques interrogées dans l’étude. En d’autres termes, la part, en pourcentage, des banques faisant état d’un durcissement des critères d’octroi de crédit était plus importante que celle des banques faisant état d’un assouplissement. Les banques ont évoqué la perception d’une augmentation du risque et d’une diminution de la tolérance au risque, dans un contexte de forte incertitude, de perturbations de la chaîne d’approvisionnement et de prix élevés de l’énergie et des intrants, comme facteurs à l’origine de ce resserrement.

Pour le deuxième trimestre, 21% des banques interrogées s’attendent à un resserrement net beaucoup plus important des normes de crédit sur les prêts aux entreprises, reflétant probablement l’impact économique incertain de la guerre en Ukraine et l’anticipation d’une politique monétaire moins accommodante.

Au premier trimestre 2022, les banques ont signalé, dans l’ensemble, une augmentation de la part des demandes rejetées pour les prêts aux entreprises. Dans le même temps, la demande de prêts des entreprises était en augmentation. «Les besoins de financement des entreprises en fonds de roulement ont eu un impact positif important sur la demande de prêts, reflétant des besoins en fonds de roulement plus élevés en raison de goulots d’étranglement de l’offre et de l’augmentation du coût des intrants, ainsi que des stocks de précaution et des détentions de liquidités. L’investissement fixe a apporté une contribution positive à la demande de prêts, bien que plus modérée qu’au trimestre précédent», détaille la BCE. Qui voit une augmentation nette continue de la demande de prêts aux entreprises, tirée par les prêts à court terme.

Des consommateurs plus confiants que les banques

En ce qui concerne les prêts aux ménages, l’évolution semble aller dans le même sens pour les crédits hypothécaires. Par contre, les normes de crédit pour les crédits à la consommation et les autres prêts aux ménages ont continué de s’assouplir. Le niveau de demandes rejetées est cependant resté stable pour les prêts hypothécaires et a légèrement diminué en termes nets pour les crédits à la consommation.

«L’augmentation nette de la demande de prêts à l’habitat est principalement due au niveau général des taux d’intérêt. La demande de crédits à la consommation a été soutenue par les dépenses en biens de consommation durables et – dans une moindre mesure – par la confiance des consommateurs», explique la BCE.

Pour le deuxième trimestre, les établissements financiers prévoient un resserrement net modéré des normes de crédit pour les prêts au logement et pour les crédits à la consommation et autres prêts aux ménages.

Pour ce qui est de l’évolution des conditions générales – c’est-à-dire les conditions réelles convenues dans les contrats de prêt –, le resserrement est qualifié de «modéré» par la BCE. Qui reconnaît que le soutien de la politique monétaire au crédit montre des signes d’essoufflement. Ce qui pourrait constituer une mauvaise nouvelle pour l’économie, au moment où les politiques monétaires devraient devenir moins accommodantes et où la remontée des taux longtemps attendue devrait se concrétiser. Les professionnels du secteur financier scruteront les décisions qu’annoncera la Banque centrale européenne ce 14 avril à 14h.