Rajaa Mekouar (CEO de la LPEA) souhaite sensibiliser l’opinion au rôle du private equity pour l’économie réelle. (Photo: Romain Gamba/archives)

Rajaa Mekouar (CEO de la LPEA) souhaite sensibiliser l’opinion au rôle du private equity pour l’économie réelle. (Photo: Romain Gamba/archives)

Rajaa Mekouar, CEO de la LPEA (Luxembourg Private Equity and Venture Capital Association), se félicite de la réaction des fonds ces derniers mois, qui ont effectué un suivi rapproché de leurs sociétés en portefeuille. Son travail se concentre désormais sur l’image du secteur.

Quel premier bilan tirez-vous de cette crise?

Rajaa Mekouar.  «Les cinq plus grands acteurs cotés se portent plutôt bien (Carlyle, Blackstone, KKR, Ares Management et Apollo), malgré une baisse des valorisations de leurs entreprises en portefeuille.

Certes, certains deals ont été annulés, ce qui devrait donner du fil à retordre aux avocats. Mais les levées de fonds se sont poursuivies: les liquidités sont toujours là, et les bailleurs de fonds ont toujours besoin de placer leur argent.

Le secteur est sain, ce qui est en partie dû à ses perspectives d’investissement de long terme.

Les fonds ont également été très proches de leurs sociétés en portefeuille, ce qui a permis d’instaurer un réel climat de confiance, mais aussi d’analyser avec elles leur situation de trésorerie et d’identifier les possibilités de réduction de charges.

Le private equity peut insuffler de l’innovation et être pourvoyeur d’emplois.
Rajaa Mekouar

Rajaa MekouarCEOLPEA

À quels risques est exposé le secteur?

«Le risque d’atteinte à la réputation est un vrai défi. Le risque de réputation est latent. Le private equity est d’ailleurs souvent la cible d’attaques de la part des dirigeants politiques aux États-Unis, qui pointent du doigt les fonds lorsqu’une entreprise fait faillite.

Nous devons faire comprendre que nous sommes un partenaire de l’économie réelle: nous sommes capables d’insuffler de l’innovation et .

Notre challenge consiste à convaincre de la bienveillance et de la pérennité de l’industrie du private equity, et à lui redonner une bonne image dans l’opinion. Cette crise est une réelle opportunité pour faire davantage de pédagogie.

Le private equity sera-t-il le grand gagnant de la crise?

«L’analyse des impacts et de la situation sera plus précise en fin d’année. La première leçon à tirer consiste en tout cas à apprendre à être davantage dans l’anticipation.

La concertation pourrait faire sortir le secteur financier gagnant de la crise, c’est-à-dire , sous la houlette de Luxembourg for Finance et des pouvoirs publics.»