Dimitri Fourny est plus que jamais dans une position délicate.  (Photo: Maison Moderne)

Dimitri Fourny est plus que jamais dans une position délicate.  (Photo: Maison Moderne)

L’épouse et la fille du bourgmestre de Neufchâteau feraient partie des personnes inculpées dans un vaste dossier de fraude électorale. La position de Dimitri Fourny devient de plus en plus instable.

Le temps est à l’orage pour Dimitri Fourny, député wallon CDH et bourgmestre de Neufchâteau. Et le gros de la tempête est peut-être encore à venir. : un usage abusif de 18 procurations recueillies dans un home de la commune qui auraient permis de faire basculer la majorité en faveur de la liste de Dimitri Fourny. 

Différents recours ont été introduits, notamment auprès du gouverneur de la province de Luxembourg mais aussi au Conseil d’État. Ce qui explique que le résultat des élections communales du 14 octobre n’a pas encore été validé. Une instruction a aussi été ouverte à la demande du parquet du Luxembourg à Arlon. Le travail du juge Langlois, qui a aussi instruit le dossier Dutroux et consorts, a débouché sur 21 inculpations pour des faits de faux en écriture, usage de faux, avec la circonstance d’abus de confiance sur personnes en situation de faiblesse, association de malfaiteurs. 

Son épouse et sa fille figureraient parmi les inculpés

Parmi les inculpés figure évidemment Dimitri Fourny lui-même, inquiété par ailleurs en tant que chef d’une association de malfaiteurs. Et ce lundi, nos confrères de la RTBF révélaient que son épouse et sa fille figuraient aussi sur la liste des inculpés. Le parquet a refusé de commenter cette information, malgré la demande de l’agence Belga. 

Voilà qui rend encore plus instable la situation de Dimitri Fourny. Chef de groupe du CDH au Parlement wallon et à celui de la Communauté française, il a annoncé renoncer à cette fonction. Notamment afin de consacrer son temps «pour rétablir son honneur». Il n’y avait en réalité pas d’alternative possible, puisque Fourny s’était fait le chevalier blanc de la transparence et de l’honnêteté politique dans le cadre de la commission parlementaire Publifin, mise en place suite au scandale politico-économique qui a éclaté à Liège fin 2016.

Jeu de chaises musicales au CDH

Mais c’est tout le CDH, parti en difficulté selon les sondages, qui a été ébranlé. Dimitri Fourny était en effet une de ses locomotives, un faiseur de voix qui avait réussi le 4e meilleur taux de pénétration régional lors des élections de 2014. Face au scandale, il a annoncé qu’il ne serait pas candidat cette année. C’est un véritable jeu de chaises musicales qui a alors eu lieu – le ministre régional René Collin a été appelé pour être tête de liste à la région, alors qu’il devait se présenter au niveau fédéral. Tandis que l’inoxydable Josy Arens bataillera au fédéral.

Et les candidats du CDH ne devront sans doute pas ménager leur peine. Car même dans leur bastion de la province de Luxembourg, ce que l’on appelle «l’affaire Fourny» pourrait leur coûter très cher.