Magali et Richard Gigante représentent une des valeurs gastronomiques sûres du Nord luxembourgeois avec Les Timandines.  (Photo: Primatt Photography / Maison Moderne)

Magali et Richard Gigante représentent une des valeurs gastronomiques sûres du Nord luxembourgeois avec Les Timandines.  (Photo: Primatt Photography / Maison Moderne)

Alors que le nord du pays est lui aussi confiné, Richard Gigante peut compter sur sa créativité, son expérience et sa ténacité autant que sur le soutien de sa communauté locale pour traverser cette épreuve avec bon goût, aux Timandines.

Racontez-nous brièvement votre parcours et l’histoire des Timandines...

Richard Gigante. – «Je dois avouer que je suis un cuisinier autodidacte, malgré ma maîtrise en pâtisserie! Je suis originaire de Savoie, puis je suis passé par l’Espagne. En 2001, ça n’allait plus vraiment là-bas, j’ai vu une annonce intéressante au Luxembourg et je me suis retrouvé ici. Je suis passé par plusieurs maisons avant d’obtenir une gérance à Derenbach, dans le nord du pays, en 2006. Deux ans plus tard, avec mon épouse, nous nous sommes installés dans ce qui allait devenir Les Timandines à Troisvierges. Le nom de notre établissement est tout simplement une contraction des prénoms de nos deux enfants, Timoé et Amandine!

Quelle est la «touche Gigante» sur votre carte? Qu’aimez-vous particulièrement cuisiner?

«S’il fallait la décrire, je dirais que ma cuisine est d’inspiration traditionnelle, mais dans laquelle j’aime insuffler beaucoup de créativité. J’aime la délicatesse des poissons, les goûts francs et les bonnes sauces. Je travaille les produits frais avec beaucoup de respect et beaucoup de ‘moi-même’. Et puis forcément les desserts, du fait de ma formation initiale. J’adore réaliser une bonne vieille religieuse, avec des profiteroles exécutées avec précision et gourmandise... C’est un dessert qui manque aujourd’hui!

En cette période de crise, vous avez décidé de faire du take-away. Quelle est la particularité d’être dans une région comme Troisvierges pendant ce confinement exceptionnel?

«Le fait d’être dans une région comme la nôtre me semble au final être un bon point pendant ce confinement: en règle générale, les clients viennent de tout le pays pour nous voir, mais en ce moment, il y a un vrai mouvement de solidarité dans notre communauté locale à Troisvierges, et ça fait chaud au cœur. Les gens ici connaissent ma cuisine et jouent volontiers le jeu de la vente à emporter. Tout mon staff est au chômage technique, ma femme et moi assurons ce service tous les deux avec toutes les mesures de précaution sanitaires, et l’enthousiasme de la population locale nous aide beaucoup...

Comment envisagez-vous l’après?

«Je suis assez mitigé. D’un côté, je garde confiance car je suis certain que la clientèle sera au rendez-vous dès la fin du confinement. Mais de l’autre, j’ai aussi peur, car je ne me sens pas vraiment épaulé par les pouvoirs publics. Il y a une urgence pour le secteur de la restauration à savoir ce qui va vraiment être fait pour nous. Les charges sont repoussées, soit, mais c’est de l’argent que nous devons toujours et l’activité, elle, n’est pas repoussée, elle est perdue! Nous n’avons aucun revenu ou presque, et je n’hésite pas à parler de survie. J’attends donc encore un message clair et positif...

Pour terminer avec un peu de légèreté: si vous pouviez cuisiner aux côtés de n’importe quel chef pour une soirée, qui serait l’élu(e)? 

«N’ayant pas eu vraiment de mentor dans ma carrière d’autodidacte, je crois que j’aimerais beaucoup cuisiner aux côtés de Pierre Gagnaire pour un soir... J’admire autant son travail et son approche que sa personnalité et son parcours. Ce serait un joli dîner, à mon avis!»

23, rue d’Asselborn, Troisvierges

T. 26 90 97 04