Engagé au sein de votre commune d’Echternach en tant que conseiller communal, vous avez prêté serment comme député le 10 octobre, à seulement 31 ans, en remplacement du député défunt Max Hengel.
«Oui, c’est très dur d’accepter le fait que l’on entre à la Chambre des députés parce qu’un ami n’est plus là (Max Hengel est décédé le 17 août des suites d’un cancer, ndlr). Cela faisait seulement deux ans qu’il était député, et il m’a fallu du temps pour accepter de prendre sa place. Pour moi, il est très important d’œuvrer en son nom également. Et je sais aussi que c’est incroyable d’accéder à ce poste à seulement 31 ans.
Vous intégrez près de dix commissions parlementaires. Quels seront vos sujets de prédilection?
«Tous les sujets m’intéressent, mais c’est vrai que l’Éducation nationale (Ricardo Marques était le chef du service Stratégie & Projets au ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse jusqu’alors, ndlr) et la santé mentale, du fait de ma formation, me tiennent particulièrement à cœur.
Au Luxembourg, le burn-out n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle, par exemple…
«Oui, la santé mentale est un grand tapis que l’on a, au Luxembourg, avec certaines bosses. Mon objectif est d’enlever enfin ces bosses, et de dire que quand on tombe de l’escalier et que l’on se fait mal, on va aux urgences… Alors, pourquoi n’a-t-on pas ce même réflexe quand on se lève le matin et que l’on se sent fatigué, stressé? Il faut avoir cette compréhension commune autour de la santé tout court. La santé physique, je la mets au même niveau que la santé mentale. Pourquoi les opposer? Il faut avoir un regard décomplexé sur la santé mentale, qui est un sujet tellement tabou dans notre pays.
Vous êtes fils d’immigrés, et le premier Portugais du CSV à la Chambre. C’est une responsabilité, pour vous?
«Oui, c’est un grand défi pour moi. J’espère ne pas être le dernier. Il faut accepter la diversité de notre pays… Mais clairement, le fait que je sois le premier député d’origine portugaise au sein du CSV n’est pas normal. Il y a bien Félix Braz (déi Gréng, ndlr) et sa fille Liz (LSAP, ndlr), mais pour le CSV, le plus grand parti du pays, je suis le premier – alors que je viens de la circonscription la plus petite, celle de l’Est.
La moitié de la population résidente n’est pas luxembourgeoise. Est-il important pour vous de la représenter?
«Je pense qu’il faut faire de la politique pour tous, pas uniquement pour les électeurs. Le problème dans le pays, c’est qu’il faut comprendre que notre identité n’est pas que luxembourgeoise: elle l’est à moitié et l’autre moitié est diverse. Et c’est extraordinaire. Le pays se vante et est fier de dire qu’il est multiculturel, mais cela doit se ressentir au niveau des mesures politiques.
Et les plus conservateurs de votre parti le prennent bien quand vous dites cela?
«Ils le prennent comme ils le prennent, mais je le dis. Et je pense être crédible et très authentique quand je le dis. C’est mon histoire, celle de mes parents qui ont immigré dans le pays, et la dire au CSV, ça fait du bien. Je pense que beaucoup de membres dans le parti le pensent aussi.»
Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de , parue le 23 octobre. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.
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