Le Premier ministre, Luc Frieden (CSV), est monté mardi soir sur la scène du Paperjam+ Delano Business Club, devant environ 300 dirigeants du monde de l’entreprise. Une première prise de parole publique, loin de la sphère politique, au cours de laquelle il a rappelé les priorités du gouvernement et les enjeux de 2024.

Retour dans le passé, à l’Athénée, là où il avait été lycéen pour le Premier ministre, Luc Frieden (CSV), mardi soir, à l’occasion de l’événement 2024 Luxembourg Trend Makers organisé par le Paperjam+Delano Business Club. En préambule de la, le Premier ministre s’est exprimé pendant quelques minutes pour un premier discours hors de la sphère politique depuis sa prise de fonction. Sa présence n’était pas une surprise, Maison Moderne ayant annoncé depuis des mois déjà avoir convié le Premier ministre du nouveau gouvernement à participer à cet événement tourné vers 2024. 

Et s’il y en a bien un pour qui 2024 sera une année pleine d’enjeux, c’est justement pour le Premier ministre. Enthousiaste, motivé et plein d’énergie comme il le dit lui-même, il a rappelé que: «On dit souvent qu’on a 100 jours avant de devoir délivrer quelque chose, mais nous sommes là pour cinq ans et je veux agir dès les premiers mois». 

Pour cette nouvelle année toute proche, le chef de gouvernement a évoqué le contexte géopolitique très tendu: «Partout des conflits qui auraient dû être résolus autour d’une table de négociations sont traités aujourd’hui au prix des armes, cela continuera à avoir un impact qu’il ne faut pas sous-estimer.» 

Mais résolument optimisme, le capitaine de ce grand bateau qu’est l’exécutif veut rassurer: «2024 sera une année difficile, mais beaucoup d’années ont été difficiles. Il y a eu de nombreuses crises et le Luxembourg et l’Europe les ont toujours surmontées», il en appelle ainsi à l’unité, à des échanges respectueux à tous les rangs de la société.» 

Aux dirigeants et aux entrepreneurs

Luc Frieden a rappelé le rôle moteur des dirigeants et des entrepreneurs, pour un développement économique complet du pays. À travers ses paroles, il leur tend la main pour co-construire le pays de demain. «Je ne considère pas que gouverner se fasse seul, d’en haut. Il faut être à l’écoute de ceux qui agissent dans le pays, et je crois qu’il y a de nombreuses sociétés ici représentées ce soir et qui font la richesse du pays.» Des entreprises que le gouvernement entend soutenir, mais surtout écouter, tant elles sont indispensables. «Nous sommes convaincus que sans développement économique fort, sans des sociétés qui sont profitables, nous n’aurons pas les moyens nécessaires pour financer la politique sociale, ni financer la nécessaire transition digitale et écologique. Et c’est en cela, et avec cette philosophie-là, que nous souhaitons agir en 2024», a-t-il insisté. 

Aux médias et à la presse

Le discours, d’une dizaine de minutes, sonnait aussi comme une main tendue, à la fois aux dirigeants et entrepreneurs, mais aussi à la presse, toujours dans une optique de construire de concert le futur du pays, face à des enjeux toujours plus grands. Au cas où l’information serait passée inaperçue, Luc Frieden a confirmé: «J’ai opté pour un titre très court, celui de Premier ministre. Mais je suis aussi le ministre des Médias et des Communications. Vous aurez affaire à moi, et j’aurai affaire à vous, et je m’en réjouis, car je crois qu’en démocratie les médias ont un rôle à jouer, c’est important pour que les voix des citoyens et des entreprises arrivent vers nous.»

Le Premier ministre aussi souligné les difficultés liées au contexte macroéconomique, lui aussi très fragile. «Quand je regarde les dernières prévisions du FMI pour la zone euro, je vois que l’Europe croit moins vite que par le passé, et que parmi ces chiffres ceux du Luxembourg pour l’année 2023 sont particulièrement mauvais (-0,4% ndlr). Historiquement, le Luxembourg a une croissance plus forte que la moyenne de la zone euro, mais pour 2023, ce n’est pas le cas», a-t-il souligné. 

«Uni, courageux, ambitieux, et ouvert à la discussion»

Plus globalement, il a rappelé la position du gouvernement qu’il dirige, un gouvernement qu’il décrit comme uni, courageux, ambitieux, et ouvert à la discussion. «C’est un gouvernement qui a une philosophie identique sur les grands défis du pays. Nous sommes alignés sur la fiscalité, sur la nécessité d’un développement économique fort. Nous sommes alignés sur la nécessité d’avoir un équilibre social pour garantir la cohésion sociale. Nous sommes alignés sur le changement climatique, mais le faire avec les gens et ne pas imposer des choses aux gens. Il se distingue des précédentes années. Les deux partis vont dans la même direction, cela me donne un optimisme pour mettre en œuvre le programme ambitieux que nous nous sommes donné.»

Autre caractéristique forte de la coalition qui dirige: celle d’un gouvernement qui n’a pas peur des mots. «Comme nous l’avions promis, nous avons baissé les impôts pour les personnes physiques avec effet au 1er janvier. C’est un symbole fort pour montrer que nous voulons augmenter la croissance et la consommation. Notre gouvernement n’a pas peur de tous ces mots, avec un cadre qui non seulement montre cela dans les paroles, mais le reflète aussi dans les actes.»