Si les courses du réveillon sont moins importantes, les consommateurs semblent vouloir se faire plaisir au terme d’une année 2020 marquée par la pandémie de Covid-19. (Photo: Delhaize / Jonas Roosens)

Si les courses du réveillon sont moins importantes, les consommateurs semblent vouloir se faire plaisir au terme d’une année 2020 marquée par la pandémie de Covid-19. (Photo: Delhaize / Jonas Roosens)

La grande distribution adapte son offre de produits festifs aux restrictions sanitaires: la grosse dinde de Noël a moins la cote, mais il semble que l’envie de se faire plaisir reste marquée.

Avec autorisés pour les rassemblements privés, les réveillons se feront en petit comité cette année au Luxembourg.

Cette situation entraîne de nombreuses adaptations, et ce y compris pour le secteur de la grande distribution, pour qui les fêtes de fin d’année marquent traditionnellement un pic des ventes.

«Il va de soi que les formats seront plutôt en mode 1-2-4 personnes et non plus 12-15 personnes», commente Natalia Sampaio, en charge des relations publiques chez Cactus. L’enseigne présente sur 59 implantations au Grand-Duché, dont 15 super et hypermarchés, constate aussi que la décision du menu et du budget alloué au réveillon de Noël se prend cette année plus tardivement, sans doute dans l’attente de l’annonce des nouvelles mesures gouvernementales.

«Noël restera toujours Noël, donc une fête magique où on fait plaisir et où on se fait plaisir, quelle que soit la taille de la table», ajoute Cactus. Un avis que le n°2 du marché, Delhaize, partage également: «Les Luxembourgeois ont particulièrement envie de se faire plaisir avec des produits haut de gamme tels que des bons vins, de la truffe, etc.», observe sa porte-parole Karima Ghozzi.

L’enseigne aux 10 supermarchés s’adapte aux agapes en comité restreint avec des huîtres conditionnées par six, des dindes plus petites et des desserts au format réduit notamment.

Les gens semblent s’accorder des petites célébrations quotidiennes dans le respect des mesures imposées.

Karima Ghozziexternal communications managerDelhaize

«Nos produits des gammes apéros chauds et apéros froids augmentent de manière très significative. Les gens semblent s’accorder des petites célébrations quotidiennes dans le respect des mesures imposées», ajoute notre interlocutrice.

Pas de changements en revanche observés à . À côté de son activité de vente aux professionnels, le grossiste ouvre aussi les portes de son cash & carry et de son drive aux particuliers, mais les classiques restent: le gibier, les fondues, les raclettes, les dindes, le foie gras et le saumon fumé sont les produits les plus demandés en cette fin d’année, selon son associé-gérant Jo Studer. 

Le prêt à l’emploi prisé

Lidl a pour sa part sondé quelques clients dans deux de ses onze magasins du Luxembourg: il en ressort que les achats se font en plus petites quantités et qu’au menu, le saumon (26%), les scampis (25%) et le foie gras (15%) sont les plus plébiscités pour l’entrée. Côté plat, le poisson (44%) trône devant le bœuf (19%) et la dinde (17%), tandis que le canard est relayé loin derrière (6%). Enfin, pour les desserts, la bûche de Noël attire près d’un tiers des suffrages devant la glace (21%) et les tartes (20%).

Du côté du boucher-traiteur Steffen et de ses cinq points de vente au Grand-Duché, la tendance est aux volailles (farcies ou nature), aux viandes en pâte feuilletée et aux menus préparés de A à Z.

«Nous remarquons une augmentation des commandes pour nos menus festifs prêts à l’emploi. Ceci est pour moi un signe que les gens savent que cette année ne sera pas comme d’habitude et manquent d’envie de faire la cuisine eux-mêmes», relate , associé du Groupe Steffen.

Si le nombre de commandes enregistrées suit la trajectoire des années précédentes, une légère tendance à la baisse est observée au niveau des quantités, «signe que les restrictions mises en place par le gouvernement sont généralement respectées dans les foyers».

Même son de cloche pour la (huit points de vente): la diminution des quantités n’affecte  pas l’appétit pour les produits de fêtes. Mais le contexte sanitaire impacte quelque peu l’assortiment, notamment en ce qui concerne le gibier. 

«Comme nous nous approvisionnons uniquement auprès des chasseurs de la région (et que la chasse a été interdite à cause de la pandémie ), nous navons plus de gibier à proposer à nos clients depuis quelques jours... Certains clients sont furieux, mais notre choix est de ne pas importer de gibier venu de l’est, par exemple, donc nous restons sur notre ligne, quitte à voir des clients aller ailleurs», témoigne Christine Feck, directrice de la communication de l’entreprise.