Funds For Good est une structure à deux têtes. D’un côté, on trouve Funds For Good Invest, structure qui gère le fonds d’investissement à impact Funds For Good et distribue des fonds de placement «éthiques et durables». Des fonds actuellement au nombre de quatre. De l’autre, on a Funds For Good Impact, une asbl dont la mission est de soutenir des entrepreneurs en précarité d’emploi ou porteurs d’un projet sociétal. Concrètement, le gestionnaire de fonds s’engage statutairement à reverser à l’asbl le plus grand multiple entre 10% du chiffre d’affaires et 50% du résultat net si l’exercice est profitable.
En 2021, Funds For Good Impact a ainsi pu octroyer 350.735 euros de prêts sans intérêt – des prêts d’honneur – à 159 entrepreneurs. Depuis le début de l’aventure il y a 10 ans, 850 entrepreneurs ont ainsi été aidés. Fin 2021, Funds For Good Invest comptait 650 millions d’euros d’actifs sous gestion, soit une progression de 50% par rapport à fin 2020. Une progression qui consacre l’installation dans le paysage du concept d’écoresponsabilité, sur lequel est basé Funds For Good.
Une enveloppe de 100.000 euros
L’heure est désormais à l’internationalisation pour Funds For Good, qui entend distribuer ses produits hors de ses frontières, en Espagne, en France et au Luxembourg.
Au Luxembourg, Funds For Good Invest travaille avec la Banque de Luxembourg, et Funds For Good Impact avec Microlux. Un partenariat qui a permis à Microlux de rajouter une corde à son arc en proposant des depuis début 2022.
Microlux a prévu de consacrer une enveloppe de 100.000 euros à ces prêts. Sur cette somme, Funds For Good Impact a collaboré à hauteur de 25.000 euros. Un montant appelé à évoluer en fonction des résultats de Funds For Good Invest, précise Anaïs Pauwels, head of impact chez Funds For Good.
Question de confiance
Dans le projet Funds For Good, la cible principale est la lutte contre la précarité. Les prêts d’honneur visent prioritairement des personnes en précarité d’emploi ou dans des situations difficiles, de manière à pouvoir les remettre dans une situation où elles pourront se trouver un emploi ou se le créer elles-mêmes afin de pouvoir en vivre et de quitter une situation d’exclusion sociale. À côté de ces prêts, Funds For Good et Microlux proposent, au coup par coup et sur demande, un accompagnement grâce à une communauté de bénévoles qui coachent et accompagnent les entrepreneurs financés.
Si ces prêts d’honneur s’adressent à une catégorie de la population en situation de précarité, le taux de défaut reste contenu. Entre 7% et 10%.
«Ce qu’on a remarqué dans la microfinance, c’est que, dans le cas du financement d’une personne, il y a un lien de confiance qui se crée. Ces personnes, qui se sont vu tout refuser, ont la volonté de rembourser leur prêt, même si l’activité s’est arrêtée», détaille Anaïs Pauwels. Anh Quyen Ngo Li, communication manager chez Microlux, poursuit: «On met le curseur très très loin dans la partie confiance parce qu’on ne peut pas regarder leur patrimoine pour décider de leur prêter de l’argent. Nous, c’est le patrimoine confiance que l’on cherche. Et s’ils font face à une difficulté, le mot d’ordre qu’on leur donne est de garder le contact. Expliquez. Tout peut être compris, tout peut être expliqué… c’est là que se place la confiance.»
Bientôt des «impact days»
Cette année, les deux partenaires entendent mettre l’accent sur les thèmes de l’utilité de la microfinance face à l’essor de la pauvreté et des inégalités sociales. Une thématique «méconnue», selon Anaïs Pauwels, malgré le fait qu’«en Belgique, il y a quand même un jeune sur cinq en risque de pauvreté à l’heure actuelle». Pour elle, «la lutte contre le changement climatique ne peut pas se faire sans lutte contre les inégalités sociales».
Dans les mois à venir, Funds For Good et Microlux veulent également développer un volet événementiel à l’instar de ce qui se pratique déjà en Belgique, où, lors d’«impact days», les entrepreneurs soutenus sont mis en avant.