Thibault de Barsy bien installé en «home office». (Photo: Thibault de Barsy)

Thibault de Barsy bien installé en «home office». (Photo: Thibault de Barsy)

Au printemps dernier, lors du premier lockdown de la pandémie de Covid-19, alors même que le travail à distance de masse était encore relativement nouveau, Delano s’est entretenu avec 15 télétravailleurs sur leur nouveau quotidien. Alors que nous approchons de la date anniversaire du «home office» au Luxembourg, Delano est revenu avec trois d’entre eux sur ce qui a réellement, ou non, changé.

Delano s’est entretenu avec Thibault de Barsy, vice-président et directeur général du groupe commercial Emerging Payments Association; Susanne Schartz, directrice des opérations chez Seqvoia, qui fournit des services technologiques aux sociétés de gestion d’actifs; et Marnix van den Berge, directeur général, intermédiaires financiers pour le Benelux, la France et les pays nordiques chez Capital Group, une société de fonds d’investissement.

Aaron Grunwald: Qu’est-ce qui a changé dans votre routine depuis notre entretien de l’année dernière?

Thibault de Barsy. – «Dirigeant une association professionnelle basée sur le networking, nous avons tenté de recréer au maximum les caractéristiques des rencontres ‘réelles’. Un premier exemple fut le fait d’organiser des déjeuners numériques rassemblant les CXO de notre industrie, mais où tous les invités reçoivent un menu simultanément – généralement une boîte à sushi – où qu’ils soient en Europe!

Nous organisons également un ‘cocktail de networking’ mensuel appelé EP @ Home organisé avec notre association de Londres. Les participants pénètrent dans une grande salle recréée numériquement avec ses tables hautes, un coin thématique... et quelques ‘vraies’ bières sont envoyées à l’avance pour récompenser les inscriptions anticipées.

Susanne Schartz. – «Le principal changement est que je suis de retour au bureau trois jours par semaine depuis septembre dernier. Mais le travail à domicile est devenu une routine bien établie et j’utilise l’un ou l’autre lieu pour exercer mon activité, car il correspond mieux à mes besoins professionnels et personnels.

Marnix van den Berge. – «Depuis notre passage en télétravail l’année dernière, rien n’a changé, à part le fait d’être fermement installé dans cette ‘nouvelle’ routine. Pour moi, c’est assez stable, avec moins d’interruptions familiales par rapport au tout début lorsque ma famille et moi essayions tous de trouver nos marques et de nous adapter aux impératifs de chacun à la maison.

Un grand changement pour nous a été l’adoption de notre chien, qui m’oblige à passer plus de temps à l’extérieur. J’aménage pour cela mes pauses entre les réunions pour aller le promener.

Qu’est-ce qui a changé (le cas échéant) dans la configuration de votre bureau à domicile?

Thibault de Barsy. – «Une nouvelle imprimante, la précédente ayant rendu l’âme après de nombreuses années de bons et loyaux services, mais dont la fin fut précipitée par l’impression des devoirs de mes enfants! Sa lumière s’est lentement éteinte. Ensuite, j’ai dû jeter la cartouche coûteuse que je venais d’acheter, car elle n’était pas compatible avec la nouvelle.

Susanne Schartz. – «La configuration de mon bureau à domicile est la même que l’année dernière. Une porte, afin de cloisonner, est toujours nécessaire pour moi, même si je suis en principe toute seule lorsque je travaille depuis chez moi.

Marnix van den Berge. – «J’ai changé la configuration de mon bureau et j’occupe maintenant une pièce au dernier étage où je peux passer des heures sans être dérangé.

Pouvez-vous partager quelques photos?

Thibault de Barsy. – «Préparer les déjeuners et dîners pour toute la famille est devenu une obsession, m’obligeant à bourrer le frigo en permanence, comme si je dirigeais un petit restaurant. Chacun ayant des contraintes différentes sur son heure de déjeuner, la table familiale ressemble à la cantine d’une PME avec les salariés déjeunant à tour de rôle.

  (Photo: Thibault de Barsy)

  (Photo: Thibault de Barsy)

Susanne Schartz. – «Il n’y a pas beaucoup de changement, mais une décoration est apparue. Un tableau peint à la main avec des ‘règles de chat’ que ma nièce a fait pour moi. Cela me rappelle parfois de me détendre et de prendre les choses comme elles viennent.

  (Photo: Susanne Schartz)

  (Photo: Susanne Schartz)

Un ami m’a donné une maquette de calendrier Pirelli pour Noël – cela m’a fait beaucoup rire.

  (Photo: Susanne Schartz)

  (Photo: Susanne Schartz)

Nous avons mis une photo que nous avons prise pendant les vacances au petit matin dans les rues de La Havane. Cela représente toutes les choses que je souhaite encore découvrir.

  (Photo: Susanne Schartz)

  (Photo: Susanne Schartz)

Photo partagée par Marnix van den Berge:

  (Photo: Marnix van den Berge)

  (Photo: Marnix van den Berge)

Est-il devenu plus ou moins difficile de concilier vie professionnelle et vie personnelle, par exemple pendant de longues périodes d’enseignement à domicile?

Thibault de Barsy. – «Ce qui nous manque le plus en tant que couple, ce sont les sorties au restaurant et les concerts, donc pour le week-end de la Saint-Valentin, nous avons été très heureux de participer à l’un des concerts ‘Because Music Matters’ organisés par la Rockhal. Nous sommes également allés au cinéma dès leur réouverture et avons invité des couples à des dîners. Enfin, bien sûr, cela inclut la commande auprès de nos restaurants préférés tel que Come a la Maison. Sans ces petits moments, nous aurions déjà été bons à interner!

Susanne Schartz. – «J’ai travaillé normalement pendant toute cette période, juste à partir d’un endroit différent. Je sais que j’ai de la chance que cela soit possible dans ma profession. Sur le plan personnel, je sens que la vie est réduite – je vois moins de gens, moins fréquemment. Tant de choses ne sont ‘plus possibles’ de nos jours. J’espère, pour l’été, que le nombre d’infections diminuera et que nous pourrons nous rencontrer à l’extérieur.

Marnix van den Berge. – «Je n’ai pas à me plaindre, car l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée a été excellent au cours de l’année dernière. J’ai réussi, avec ma femme, à aider nos filles à faire leurs devoirs lorsque cela était possible et nécessaire.

Nous sommes, depuis près d’un an, en situation de pandémie. Qu’avez-vous appris, jusqu’à présent, de cette expérience?

Thibault de Barsy. – «Professionnellement, je me suis rendu compte que l’organisation de webinaires publics avec des sujets clichés tels que ‘l’influence du Covid sur l’industrie du paiement’ devenait beaucoup trop courante. Nous nous sommes donc recentrés sur l’organisation de véritables débats ‘privés’ sur des sujets ciblés, entre nos membres ou avec les hauts dirigeants de la Commission européenne.

À titre d’exemple, on s’aperçoit que, lorsqu’on discute selon les règles de Chatham House, ce qu’on entend des participants est différent des communications préformatées ‘d’entreprise’ habituelles.

J’espère qu’étant donné le fait que la pandémie est une question de vie ou de mort, nous en arriverons à réaliser collectivement que la fin de la crise ouvre une nouvelle ère pour la liberté d’expression.

Susanne Schartz. – «Pour moi, le ralentissement initial de la vie a du bon – j’ai pu davantage me concentrer sur moi-même, sur l’essentiel et sur la question de ce qui est important pour moi.

Je suis impressionnée, en général, par la créativité qui a émergé – des conférences Zoom en famille aux boîtes surprises d’anniversaire livrées à la maison, en passant par des jeux de voyage en ligne.

  (Photo: Marnix van den Berge)

  (Photo: Marnix van den Berge)

Marnix van den Berge. – «La charge de travail a augmenté, mais l’efficacité a également augmenté. Le temps de réponse aux clients est devenu plus rapide, avec des niveaux plus élevés d’engagement de toutes les parties impliquées. Le contact client est plus fort que jamais, et c’est toujours du positif bienvenu.

Avez-vous hâte de retourner au bureau (ou d’y travailler plus régulièrement)?

Thibault de Barsy. – «J’ai hâte de pouvoir faire plus de rencontres ‘dans la vraie vie’. Les grandes salles de réunion de la Lhoft nous ont permis d’en avoir au moins quelques-unes pour des rencontres importantes. Garder un masque n’est pas un problème pour moi.

Susanne Schartz. – «Nous avons recruté tout au long de l’année dernière et priorisé les nouveaux arrivants au bureau tout en faisant appel à du personnel expérimenté de temps en temps. Maintenant, j’ai hâte d’avoir plus de personnes au bureau avec moi!

Marnix van den Berge. – «J’ai hâte de rencontrer à nouveau clients et collègues. Je ne pense pas que nous reviendrons à l’époque d’avant-Covid quant au fait d’être au bureau pour le plaisir, mais ce sera bien d’échanger des idées en personne avec les clients et les collègues en général.»